C’est via des vidéos postées sur Youtube que deux reporters blessés mercredi à Homs, en Syrie, ont lancé jeudi un SOS à direction de leur gouvernement respectif. La journaliste française Edith Bouvier, journaliste pour Le Figaro, a eu la jambe cassée lors de l’attaque visant mercredi une maison transformée en centre de presse, où ont péri Marie Colvin, grand reporter américaine du Sunday Times et Rémi Ochlick, photographe français à l’agence IP3 Press. Dans sa vidéo, elle apparaît calme, allongée sur un lit, avec à ses côtés le photographe français William Daniels. « J'ai besoin au plus vite de la mise en place d'un cessez-le-feu, d'une voiture médicalisée ou en tout cas en bon état qui me conduise jusqu'au Liban, et d'être traitée dans les plus brefs délais », explique-t-elle.
Dans une seconde vidéo, le photographe britannique Paul Conroy, blessé à la jambe dans cette même attaque à la roquette, réclame « toute aide possible », ajoutant que cet enregistrement vise à « rassurer » ses proches et qu’il est « absolument OK ». Paris et Londres ont affirmé faire tout leur possible pour ramener les dépouilles des deux journalistes tués et procéder à l’évacuation, très délicate, des blessés. Nicolas Sarkozy a qualifié jeudi le bombardement du centre de presse d'« assassinat » et prévenu que « ceux qui ont fait ça devront rendre des comptes ».
Plus de soixante pays arabes et occidentaux se réunissent vendredi à Tunis, lors d’une conférence des amis de la Syrie, afin de tenter la mise en place d’un plan d’aide humanitaire international. Elle est organisée par la Ligue arabe, avec la présence des principales composantes de l’opposition syrienne et du Ghanéen Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU de 1997 à 2006, nommé « émissaire conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe sur la crise en Syrie ». La France plaide pour des corridors humanitaires, mais l’idée est rejetée par Moscou. Selon un diplomate européen, les discussions les plus avancées portent sur une trêve quotidienne de deux heures dans les combats, proposée par le comité international de la Croix-Rouge (CICR), afin qu’une aide alimentaire et médicale puisse être apportée à la population civile. Mais l’absence de la Russie et de la Chine, qui n’ont pas bougé d’un iota sur leur ligne de non-ingérence, pourrait conforter le désarroi de la communauté internationale sur la répression en Syrie.
Voir l'appel d'Edith Bouvier
Voir l'appel de Paul Conroy
Elodie Vergelati
(Avec AFP)
Crédit photo : AFP
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