Rapt, séquestration et échange des otages civils contre des rebelles incarcérés, cette stratégie longtemps éprouvée par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) appartient désormais au passé. C’est ce qu’a officiellement annoncé dimanche la principale guérilla de Colombie via son site Internet : « A compter de cette date, nous interdisons ces pratiques dans le cadre de notre combat révolutionnaire ». Outre la fin de l’enlèvement des civils (on compte encore une centaine de prisonniers), les guérilleros ont promis la libération des otages issus des forces de l’ordre.
Le président colombien Juan Manuel Santos a parlé, via son compte Twitter, d’un « pas important » mais « pas suffisant ». Il exige la fin des attaques et la libération de tous les otages. Les Farc se sont également engagés à relâcher unilatéralement une dizaine de policiers et militaires, qui comptent pour certains jusqu’à douze ans de captivité. En décembre, la guérilla avait déjà promis d'en libérer six, un mois après avoir suscité une nouvelle vague d'indignation en assassinant quatre militaires séquestrés.
Cette organisation d’obédience marxiste en rébellion depuis 1964, et qui compte encore 9.000 combattants, a essuyé de sérieux coups durs depuis quatre ans. Elle a vu ses effectifs divisés par deux, a perdu son principal otage, la sénatrice franco-colombienne Ingrid Betancourt libérée par l’armée en juillet 2008, mais aussi son chef militaire Jorge Briceño tué en 2010, et son numéro un Alfonso Cano, tué l’an dernier. Ce changement de cap intervient dix ans après la rupture des pourparlers de Caguan. Chassés des villes et reclus dans la jungle, les rebelles tirent de plus en plus leurs revenus du trafic de la cocaïne.
Le site des Farc
Elodie Vergelati
(Avec AFP)
Crédit photo : AFP/Manifestation contre les Farc à Medellin, le 6 décembre 2011
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