Le début de l’élection présidentielle en Égypte a été fixé au mercredi 23 mai prochain. Le premier tour se tiendra sur deux jours, tandis qu’un second tour est prévu les 16 et 17 juin, comme l’a annoncé Farouk Soltane, le chef de la commission électorale. Les Égyptiens pourront commencer à voter du 11 au 17 mai. On connaîtra le 21 juin le nom de celui qui remplacera le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) et, de fait, chef de l’État. Le CSFA, qui dirige le pays depuis la chute de Hosni Moubarak le 11 février 2011, s'est engagé à remettre le pouvoir à un exécutif civil une fois un nouveau président élu. Sa gestion de la transition démocratique est aujourd’hui très contestée.
Le dépôt des candidatures sera ouvert officiellement le 10 mars, mais plusieurs personnalités ont déjà annoncé leur volonté de se présenter et commencé à faire campagne. Parmi elles figurent Amr Moussa, un ancien ministre des Affaires étrangères et ancien secrétaire général de la Ligue arabe, et Ahmad Chafic, un ancien général d'aviation qui fut nommé Premier ministre par M. Moubarak quelques jours avant sa démission. Également en lice, un ancien haut dirigeant des Frères musulmans, Abdel Moneim Aboul Fotouh, en rupture avec ce mouvement mais populaire parmi les jeunes de la confrérie islamiste. En revanche, Mohamed ElBaradei, ancien chef de l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix 2005, figure du camp libéral et laïc, a renoncé à se présenter, estimant que les conditions démocratiques n'étaient pas réunies.
Le futur président devra composer avec un Parlement dont les deux chambres sont largement dominées par les partis islamistes depuis les législatives qui se sont déroulées entre novembre et février. Les Frères musulmans, plus puissante organisation de cette mouvance, ont affirmé qu'ils ne voulaient pas présenter un candidat sous leur bannière, mais qu'ils soutiendraient une personne ayant une « orientation islamique ». L'étendue des pouvoirs du futur président n'est pas encore connue faute d'une nouvelle Constitution. Le Parlement doit se réunir le 3 mars pour constituer une commission qui sera chargée de rédiger une nouvelle loi fondamentale, mais il n'est pas certain que le texte soit prêt pour l'élection présidentielle.
Élodie Vergelati
Avec AFP
Crédit photo : AFP/Archives
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