Alcool, drogue, prostitution et corruption. Ce n’est sans doute que le début des révélations chocs, fondées ou fumeuses, sur la compagnie Costa Croisières après le naufrage du Concordia le 13 janvier dernier. Alors qu’elle vient d’essuyer un nouveau coup dur avec le remorquage aux Seychelles de son navire, le Costa Allegra, la compagnie voit sa réputation durement ternie par les témoignages de deux ex-employées. C’est le quotidien italien La Stampa qui a publié dans son édition de jeudi des fuites de l’enquête sur le drame du Costa Concordia. Mery G. et Valentina B. y décrivent une atmosphère de débauche à bord. « Les officiers et l’équipage étaient très souvent saouls », affirme Mery G., qui a travaillé sur le Costa Concordia pendant deux mois en 2010 avant de démissionner. « On se demandait souvent pendant les fêtes qui sauverait le bateau s’il y avait une urgence », raconte-t-elle, ajoutant avoir été victime de harcèlement sexuel de la part d’un membre d’équipage « complètement drogué ». Son récit n’a néanmoins pas pu être confirmé de source indépendante.
Un autre témoignage provient de Valentina B., une ex-infirmière qui a travaillé sur le Costa Atlantica en 2010, sous les ordres Francesco Schettino, le capitaine incriminé dans l’affaire du Costa Concordia. Selon elle, « la corruption, la drogue et la prostitution » régnaient à bord. « J’ai vu de mes propres yeux des officiers prendre de la cocaïne », assure-t-elle, dénonçant au passage « les conditions de l’équipage, réduit à l’esclavage par les commandants ». Costa Crociere affirme, de son côté, pratiquer une politique de tolérance zéro à l’égard de la drogue à bord et assure mener des contrôles réguliers. Elle s’était également défendue, après le naufrage du Costa Concordia, en soutenant que les personnels étaient régulièrement formés et entraînés à la sécurité. Placé en résidence surveillée depuis le naufrage, le commandant Francesco Schettino est poursuivi pour homicides multiples par imprudence, naufrage et abandon de navire, et pour avoir omis de révéler aux autorités maritimes italiennes la gravité de l’incident.
Élodie Vergelati
Lire l’article (en italien) de La Stampa
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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