Les violences se poursuivent en Syrie, alors que l'ONU tâche d’obtenir les autorisations nécessaires pour une intervention humanitaire auprès des populations victimes des violences. Valérie Amos, responsable des opérations humanitaires de l'ONU, était en visite dans le pays, et a pu se rendre à Homs mercredi, précédant ainsi la venue samedi de Kofi Annan, émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe. D’après sa porte-parole, Amanda Pitt, Valérie Amos aurait découvert une ville « totalement dévastée », où l’on entend encore « des coups de feu ». Des tirs de roquettes ont par ailleurs été signalés dans d'autres quartiers de Homs mercredi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La responsable de l'ONU n’a pas pu se rendre là où elle le voulait, comme lui avait assuré le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem, pour des raisons de sécurité.
Baba Amr
La petite délégation a tout de même pu entrer brièvement dans le quartier de Baba Amr, symbole de la résistance des militants antirégime, assiégé par l’armée pendant un mois avant d’être repris par les forces gouvernementales le 1er mars. Accompagnée du Croissant rouge, Valérie Amos a constaté la désertion des lieux, ses habitants ayant fui les combats. Quelque 700 personnes sont mortes à Baba Amr, des milliers ont été blessées selon l'ONG Human Rights Watch. Jusqu’à présent l’accès à ce quartier était interdit par Damas, y compris aux humanitaires, pour des raisons de sécurité selon les autorités. Mais d’après Hadi Abdallah, membre de la Commission générale de la révolution syrienne, les autorités cherchaient à dissimuler des cadavres et « effacer les traces » de leurs crimes. De son côté la presse syrienne aurait découvert plusieurs corps d'étrangers à Baba Amr, dont un Européen accusé d'avoir aidé les rebelles.
La répression se poursuit
A Homs et dans sa province, dans les provinces d'Alep (nord), d'Idleb et de Deraa (sud), au moins 19 personnes, dont 13 civils et 6 déserteurs, ont été tuées par l'armée syrienne, selon l'OSDH. Le Conseil national syrien (CNS) qui coordonne une grande partie de la lutte armée contre le régime de Bachar al-Assad, s’inquiète de l’imminence d’un nouveau « massacre » : « 42 chars et 131 véhicules de transport de troupes », et « des colonnes militaires » seraient en chemin vers les villes de Saraqeb et Idleb.
Une aide non militaire ?
Depuis le début de la contestation, les violences ont fait 8.458 morts selon un nouveau bilan de l’OSDH, en majorité des civils. Suite aux déplacements de populations, entre 100 000 et 200 000 déplacés à l’intérieur du pays, et l’exode vers les pays voisins -environ 2.000 personnes sont arrivées au Liban depuis ce weekend, d'après le Haut commissariat aux réfugiés (HCR)-, la situation humanitaire s’aggrave tandis que les ressources en nourriture et médicaments s’amenuisent.
Le président américain Barack Obama a exclu le recours à une action militaire unilatérale. Des militants réclamaient pourtant la mise en place d'une zone d’exclusion aérienne. Néanmoins le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a évoqué l’idée de fournir une aide non militaire aux rebelles, comme des moyens de communication.
(Source : AFP)
Crédit photo : AFP
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