« Lubanga », ce nom est devenu synonyme de terreur et de massacres en République démocratique du Congo (RDC). Il renvoie à une période de conflit sanglant dans la province de l’Ituri, à l’Est du pays, durant laquelle 50 000 personnes ont péri. Et pour cause, Thomas Lubanga, 52 ans, ancien chef de la milice UPC (Union des Patriotes Congolais) a été le seul rebelle poursuivi par la CPI. Ni ses compagnons de milice, ni les dirigeants des pays voisins impliqués dans le conflit, n’ont été inquiétés.
Lubanga a été arrêté en 2006 après deux ans d’enquête de la CPI, suite à une demande des autorités de Kinshasa. Soupçonné d’avoir organisé des massacres à grande échelle dans la région à la tête de l’UPC, Lubanga a été jugé uniquement pour l’enrôlement d’enfants soldats, la CPI n’ayant pas les moyens d’approfondir l’enquête sur le terrain. Plus de 30 000 enfants auraient été engagés par les forces armées en présence durant le conflit dans l’Est de la RDC.
Pour la CPI, ce verdict est une première historique. Bien que critiquée et encore imparfaite, cette juridiction indépendante chargée de juger les atteintes aux droits de l’Homme et les crimes contre l’humanité, serait en train de trouver ses repères, « on a essuyé les plâtres. Ce procès c’était un coup d’essai », estime Florent Geel, envoyé en Ituri en 2011 par la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), « Mais la justice internationale progresse. Une jurisprudence se forge avec ce procès », ajoute-t-il.
Actuellement sont jugés à La Haye Laurent Gbagbo, ex-président ivoirien, qui a comparu début décembre pour la première fois devant la CPI, ainsi que Jean-Pierre Bemba ex-vice-président de la République démocratique du Congo. Omar el-Béchir président soudanais accusé de génocide au Darfour est en fuite, sous le coup d’un mandat d’arrêt, tout comme Saïf al-Islam Kadhafi fils du dictateur libyen, pour l’instant détenu en Libye.
Crédit photo : ICC-CPI
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