Au Maroc, si un violeur épouse sa victime, il échappe à la prison, selon l’article 475 du code pénal. Une loi qui s’inscrit dans la tradition de la société marocaine, et qui est également en vigueur dans d’autres pays du Maghreb comme la Tunisie et l’Algérie.
Les appels à la réforme voire l’abrogation de cette loi se sont cependant multipliés à travers le pays après l’annonce du suicide d’une jeune fille de 16 ans. Samedi dans sa ville de Larache, près de Tanger, elle a avalé de la mort aux rats après avoir été contrainte d’épouser son violeur. Ce dernier l’a violée deux fois, la première à 15 ans, et la deuxième pendant leur mariage.
Ce suicide a plongé le pays entier dans la consternation, et largement mobilisé les médias, forçant le gouvernement à étudier la question. La ministre de la Solidarité, de la femme et de famille Bassima Hakkaoui, unique femme membre du gouvernement de l'islamiste Abdelrahman Benkirane, a reconnu un « vrai problème » et préconisé un « débat pour réformer cette loi ». Selon la loi, le viol sur des mineurs est puni de plusieurs années d’emprisonnement, à moins que la victime et son agresseur se marient, ce qui le protège de la justice.
Pour éviter que ce drame ne se reproduise, il faudrait réformer le code pénal afin de l’adapter à la nouvelle constitution, adoptée en juillet dernier, et qui prévoit l’égalité des sexes.
(Avec l'AFP)
Crédit photo : AFP
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