Une semaine après son malaise qui l’a conduite à écourter sa campagne pour les législatives partielles du 1er avril, l’opposante birmane Aung San Suu Kyi a donné vendredi une conférence de presse à son domicile de Rangoun, envahi par une horde de journalistes devant lesquels elle a dénoncé les défaillances démocratiques dans le processus électoral. « Je ne pense pas que nous puissions considérer que c'est une élection libre et juste si l'on tient compte de ce que l'on a observé ces derniers mois », a-t-elle regretté, reprenant à son compte les irrégularités pointées du doigt par son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Des cas de morts inscrits sur les listes électorales, d’intimidation et de vandalisme ont été rapportés. La candidate a néanmoins affirmé sa détermination à « aller de l’avant » et à « travailler pour une véritable démocratisation » du pays, une fois élue députée.
Le gouvernement d’anciens militaires réformateurs, au pouvoir depuis un an après l’autodissolution de la junte militaire, espère démontrer par cette élection la sincérité de son processus d’ouverture. Le président et ancien général Thein Sein a invité la lauréate du prix Nobel de la paix à réintégrer le jeu politique afin d’obtenir, selon les analystes, la levée des sanctions économiques occidentales. Lors de la conférence, Aung San Suu Kyi a pris soin de balayer les rumeurs d’une entrée au gouvernement. « Je n’ai aucune intention de quitter le parlement après avoir tant lutté pour l'intégrer », a-t-elle déclaré.
Élodie Vergelati
(Avec AFP)
Crédit photo : AFP
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