Les rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, ont proclamé « l'indépendance de l'Azawad », vaste région du nord du Mali, dans une déclaration sur son site et via un de ses porte-parole sur plusieurs médias français.
Le Quai d’Orsay a assuré ce vendredi que « la déclaration unilatérale d'indépendance de l'Azawad est nulle et non avenue », ajoutant que la France « défend l'unité et l'intégrité territoriale du Mali ». Ils ont par ailleurs appelé le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) à « inscrire son action dans le cadre d'un dialogue politique respectueux de l'ordre constitutionnel malien et de l'unité du pays ». De son côté, l'Union africaine a annoncé qu'elle « rejetait totalement la prétendue déclaration d'indépendance » du Nord-Mali proclamée par un groupe touareg, réaffirmant la nullité et le manque de valeur de cette annonce. En outre, le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, a appelé toute la communauté internationale « à soutenir pleinement cette position de principe de l'Afrique ». Selon un communiqué du Foreign Office, la Grande-Bretagne a décidé de fermer « temporairement » son ambassade au Mali et de « retirer » son personnel diplomatique de l'ambassade à Bamako du fait de la situation instable dans le pays. Londres avait déjà recommandé le 4 avril aux Britanniques de quitter le Mali « aussi vite que possible ».
Profitant du putsch de Bamako, rebelles touareg et groupes islamistes ont pris en fin de semaine le contrôle des trois métropoles du nord du Mali, Kidal, Gao et Tombouctou. Les islamistes ont annoncé leur intention d'imposer la charia dans leur zone, suscitant l'inquiétude au sein de la communauté internationale, en particulier de la France qui a obtenu mercredi le vote d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, demandant un cessez-le-feu immédiat dans le nord du Mali. De son côté, Amnesty International assure qu’« à Gao, tous les bars ont été détruits. À Tombouctou, des membres d'Ansar Dine ont arrêté des personnes accusées de vols et de pillages (qui pourraient) subir des châtiments basés sur la charia ». De plus, les femmes seraient obligées à Kidal de porter le voile, et l'enlèvement et le viol de jeunes filles de la région feraient partie de cette nouvelle réalité. L’ONG évoque également un blocage de la nourriture et des médicaments stockés par les agences humanitaires, évoquant « un désastre humanitaire majeur ».
Alexandra Gil
(Sources : libération.fr et lefigaro.fr)
Crédit photo : AFP
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