Alors que l’ultimatum fixé par l’ONU pour que le régime syrien retire ses troupes expire, l’armée a lancé hier des attaques meurtrières dans plusieurs régions de Syrie, faisant également des morts en Turquie et au Liban. Un contexte qui compromet de plus en plus l’éventualité d’un cessez-le-feu.
Alors que, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), près de 105 personnes - dont 74 civils, 23 membres des forces gouvernementales et huit rebelles - ont été tuées lundi, Ban Ki-Moon a lancé lundi soir un dernier appel au régime pour qu'il cesse ses attaques. Fait rare depuis l'éclatement à la mi-mars 2011 de la révolte, les hélicoptères de l'armée ont bombardé Kafarzita, une localité de la province de Hama, où se déroulaient au sol des affrontements entre armée et rebelles. Auparavant, dans la ville voisine de Latamna, au moins 35 civils, en majorité des femmes et des enfants, ont péri dans des bombardements de l'armée.
Dimanche, le régime de Bachar al-Assad a affirmé qu'il ne retirerait pas ses troupes mardi comme prévu par le plan de l'ONU, à moins de disposer de « garanties écrites » des combattants rebelles, qu'il assimile à des « terroristes ».
Les insurgés ont quant à eux renvoyé la balle au régime, se disant prêts à respecter le cessez-feu si Damas faisait de même. « Nous annonçons la cessation de nos opérations contre l'armée du régime à partir du matin du 10 avril et nous respecterons cette promesse si le régime s'engage à respecter les clauses du plan », a déclaré à l'AFP le colonel Kassem Saadeddine, porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL). Allié de Damas, Pékin, a pour sa part exhorté chacun à respecter ses « engagements ».
Le 2 avril dernier, l’Organisation des Nations Unies avait annoncé que Damas avait accepté le plan de l'émissaire Kofi Annan, l’obligeant à retirer ses chars au plus tard ce mardi matin, en préalable à un cessez-le-feu général prévu dans les 48 heures suivantes.
« Le régime pensait que d’ici cette échéance, il reprendrait le contrôle des villes (rebelles). Comme ce n'est pas le cas, il essaie de gagner du temps », analyse le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Et d’ajouter : « si le plan Annan ne marche pas, rien ne va marcher et la Syrie va plonger dans une longue guerre civile ».
Crédit photo : AFP
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