La Syrie ne s'est pas réveillée aujourd’hui sous le bruit des explosions. Un nouveau cessez-le-feu, fixé conformément à l’ultimatum de Kofi Annan et la Ligue Arabe, a enfin été mis en œuvre par le régime du président Bachar al-Assad.
Même si aucune violation n’a été enregistrée depuis le commencement de cette trêve qui entrait en vigueur jeudi à 03h00 GTM, (05h00 locales), la cessation des violences n’a pas été accompagnée par l’exigence du plan Annan qui stipulait un retrait des troupes de l’armée syrienne. Jusqu'à maintenant « il n’y a pas eu de mouvements de retrait de chars » d’après l’Observatoire syrien.
En effet, Damas avait promis mercredi que son armée arrêterait le feu jeudi à 06h00, mais ces promesses avaient été reçues par la communauté internationale avec une certaine incrédulité. En effet, Bachar al-Assad avait prévenu d’une possible réponse militaire de la part de ses forces « à toute attaque terroriste », en référence aux rebelles, qui s’étaient engagés à respecter ce cessez-le-feu si le régime l’appliquait aussi. Malgré la méfiance de l’ONU face aux engagements du président syrien, l’Observatoire syrien pour les Droits de l’Homme a assuré à l’AFP que la situation restait calme « dans l’ensemble des régions » une heure après l’expiration de l’ultimatum, soulignant aussi que quelques explosions avaient été « brièvement entendues à Zabadani, dans la région de Damas, peu après le commencement du cessez-le-feu.
Quelques heures avant l’instauration du « calme » dans les rues syriennes, les troupes restaient massivement déployées dans certaines localités et les opérations militaires menées par le régime tuaient 25 nouveaux civils.
Une action « plus résolue » du Conseil de sécurité de l'ONU serait nécessaire d’après le président des États-Unis Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel, un engagement difficile à appliquer sachant que la Russie et la Chine, alliées de Damas, ont bloqué à deux reprises plusieurs résolutions condamnant la répression. Par ailleurs, si Damas ne respecte pas le cessez-le-feu, la Grande-Bretagne renforcera son soutien à l'opposition, sollicitant en plus des sanctions plus dures contre Damas, a prévenu le chef de la diplomatie britannique William Hague. Quant à la France, elle s'est dite favorable à ce que le Conseil de sécurité décide « le plus rapidement possible » l'envoi d'une « force robuste d'observateurs » sur le terrain, si Kofi Annan estimait qu'il était nécessaire de poursuivre cette mission.
Des violences meurtrières ont envahi la Syrie depuis la première révolte contre le régime de Bachar al-Assad le 15 mars 2011, faisant selon l'OSDH plus de 10 000 morts, dont une grande partie de civils.
Alexandra Gil
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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