Anders Behring Breivik a été autorisé à témoigner mardi, au deuxième jour de son procès, jugé pour le meurtre de 77 personnes le 22 juillet en Norvège. L’audience a été suspendue pendant 30 minutes au tout début. Thomas Indreboe, un des trois juges adjoints issus de la société civile, a du être remplacé. Ce dernier avait en effet réclamé sur Internet la peine de mort pour Breivik juste après les attaques en juillet 2011. Ces propos ont été considérés de nature « à affaiblir la confiance » en son jugement, même si la peine capitale ne figure pas dans l’arsenal pénal norvégien.
Les avocats de Breivik ont prévenu que l'accusé allait faire de très dures déclarations, et après la reproduction du salut d'extrême droite qu’il avait déjà fait la veille, ce dernier a assuré lors de ses premières déclarations face aux juges, qu’il avait « allégé la rhétorique » de son intervention par égard pour les victimes. Néanmoins, il a déclaré : « Oui, je le ferais de nouveau », ajoutant que les adolescents tués sur l’île d’Utoeya « n’étaient pas des enfants innocents ». En outre, Anders Behring Breivik a expliqué que pour lui, finir sa vie en prison ou mourir pour son peuple, serait « le plus grand honneur ».
Loin de regretter le massacre commis, Breivik a glorifié le fait d’être responsable de l'attaque politique « la plus sophistiquée et la plus spectaculaire en Europe depuis la seconde guerre mondiale », affirmant que parfois la tuerie de personnes « peut empêcher une guerre civile ». L’accusé a souligné aussi que les gens qui le traitent de diabolique confondent ce qualificatif avec le fait d’être violent. En effet, il a argumenté que la différence entre les deux termes réside dans les intentions, et a ajouté que certains actes violents peuvent empêcher des violences plus grandes encore.
Après toutes ces déclarations, preuve d’une fierté concernant ces attentats, Breivik a demandé sa relaxe, affirmant avoir agi au nom de la légitime défense. « Les attaques du 22 juillet étaient des attaques préventives pour défendre les Norvégiens de souche », a-t-il assuré, en soulignant qu’il a agi « en situation d'urgence au nom de mon peuple, de ma culture de mon pays. Et je demande donc ma relaxe ».
A la reprise de l'audience après une pause déjeuner, Breivik a de nouveau évoqué l'existence de « deux autres cellules » autonomes et constituées chacune d'un seul individu.
La veille, le procès avait connu des moments de tension où, lors de l’intervention de l’accusation, plusieurs vidéos ont montré la violence des actes perpétrés par l’accusé, qui s’est déclaré non-coupable en précisant : « Je reconnais les faits, mais je ne reconnais pas ma culpabilité (au sens pénal du terme). J'invoque la légitime défense », a-t-il déclaré.
Le procès doit durer 10 semaines.
Alexandra Gil
Sources : AFP Lemonde.fr Lefigaro.fr
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