Dix candidats à l’élection présidentielle égyptienne ont été évincés mardi par la commission électorale. L’élection, dont le premier tour doit se tenir les 23 et 24 mai, vise à élire un nouveau président et mettre fin au gouvernement provisoire de l’armée, installé depuis la chute d’Hosni Moubarak en février 2011. Depuis une annonce de la commission samedi dernier, les 10 candidats avaient fait appel de leur disqualification, mais ceux-ci ont été rejetés en raison d'irrégularités dans leur dossier. Parmi les exclus figurent notamment 3 personnalités politiques de taille : Omar Souleimane, ancien chef des services secrets et ancien vice-président d’Hosni Moubarak, Khairat al-Chater, candidat désigné des Frères musulmans, et le salafiste Hazem Abou Ismaïl.
Plan B pour les Frères musulmans
La candidature de Khairat al-Chater a été rejetée à cause d’une loi qui interdit toute personne ayant été condamnée à de la prison de jouir de ses droits civiques pendant 6 années. Membre du parti des Frères musulmans, K. al-Chater a été incarcéré sous le régime du président Moubarak jusqu'en mars 2011. Celui-ci s’est insurgé contre cette décision, et a promis de rester « vigilant face à toute ruse », et de « faire tomber les restes du régime de Moubarak ». Néanmoins le parti des Frères musulmans, majoritaire à l’Assemblée du peuple élue en janvier 2012, avait prévu une solution de repli, en inscrivant également le président de leur formation, le Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ) : Mohammed Morsi.
Les ex-piliers du régime non désirables
L’ancien chef des services secrets d’Hosni Moubarak s’est vu évincé lui aussi de la course à la présidentielle faute d’avoir réuni le nombre minimum de signatures d'électeurs nécessaires.
En outre un texte vient d’être adopté par le Parlement pour interdire aux anciens caciques du régime de Moubarak de se présenter aux élections pour des postes à haute responsabilité. L’amendement n’entrera en vigueur qu’avec l’approbation de l'armée.
Un salafiste recalé
Le salafiste Hazem Abou Ismaïl, doit sa disqualification à la nationalité américaine de sa mère. Selon la loi électorale, tout candidat à la magistrature suprême doit être uniquement égyptien, tout comme ses parents et son épouse.
La Constitution en suspend
À quelques semaines du scrutin présidentiel, l’atmosphère se charge encore d’incertitudes après la suspension par l’armée début avril de la commission chargée de rédiger la constitution. Les partis libéraux démocrates avaient boycotté cette commission formée par le Parlement et composée d’une grande majorité de représentants du parti des Frères musulmans et de salafistes.
(Source : libération.fr)
Crédit photo : AFP/Archives / Omar Souleimane, ancien chef des services secrets égyptiens.
Égypte : les Frères musulmans veulent supprimer le Conseil national de la femme
Égypte : élections sous haute tension
Égypte : 40% des voix pour le parti des Frères musulmans
« Où va le monde arabe ? » : entretien avec Renaud Girard