L'Iranienne Narguess Mohammadi, journaliste et collaboratrice de la lauréate du prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi, a été condamnée le 6 mars à 6 ans de prison ferme pour ses activités en tant que vice-présidente de l’Association des défenseurs des droits de l’Homme. Elle a également été la directrice du conseil des femmes de cette association, et par conséquent victime de pressions de la part des autorités. En effet, son entreprise avait été obligée de la licencier il y a deux ans.
La France a condamné jeudi cette arrestation. D’après Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, « cette arrestation démontre une fois de plus la nature implacable de la répression exercée par les autorités iraniennes contre sa propre population depuis les élections de 2009.» Par ailleurs, il a rappelé que la poursuite de cette politique d’arrestation « à l’encontre des journalistes, des défenseurs des droits de l’Homme, des avocats et des artistes » va a l’encontre des engagements internationaux de l’Iran et notamment du droit à la liberté d’expression.
L’activiste avait déjà été arrêtée en 2009, pendant la vague de répression qui a suivi la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, et condamnée en première instance à 11 ans de prison en tant que « membre de l’Association des défenseurs des droits de l’Homme » et pour « avoir fait de la propagande contre le régime », ce qui, aux yeux des autorités iraniennes, « portait atteinte à l’ordre public ». La santé de cette militante inlassable et courageuse, s’était déjà gravement détériorée en prison.
« Je suis convaincue que d’autres citoyens en quête de la démocratie suivront notre chemin, et nous verrons des jours meilleurs en Iran. Je crois au changement » déclarait pourtant Narguess Mohammadi le mois dernier.
Alexandra Gil
(Source : keyhani.blog.lemonde.fr)
Crédit photo : YouTube
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