José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, ainsi que Viviane Reding, commissaire européenne à la justice, ont annoncé qu'ils boycotteraient le championnat européen de football prévu en Ukraine du 8 juin au 1er juillet, afin de protester contre le sort réservé à l'ex-Premier ministre ukrainienne, Ioulia Timochenko, emprisonnée depuis août 2011 pour « abus de pouvoir ». En effet, cette dernière, condamnée à sept ans de prison et en grève de la faim depuis le 20 avril, est au centre des préoccupations des leaders européens qui s’inquiètent depuis longtemps de cet emprisonnement. Par ailleurs, la publication la semaine dernière de photos montrant des hématomes sur les bras et le ventre de l'opposante n’a pas rassuré l’opinion publique.
Loin d’être un cas isolé, le boycott devient la monnaie d’échange de plusieurs pays dans l’affaire Timochenko. Ainsi, l'Autriche, la République tchèque, l'Italie, la Slovénie et l'Allemagne ont déjà annoncé qu'ils ne se rendraient pas à la réunion des chefs d'Etats d'Europe centrale à Yalta, les 11 et 12 mai prochains, en présence de Viktor Ianoukovitch, leur homologue ukrainien. De son côté, l’Ukraine a assuré mercredi être sur la bonne voie pour accueillir l'Euro-2012 de football en dépit de ces « menaces » de boycott de la compétition. « L’UEFA n’a exprimé aucune remarque sérieuse à l'égard de l'Ukraine », a déclaré le vice-Premier ministre Boris Kolesnikov.
Il serait plus intéressant que « les gens viennent en Ukraine pour mettre en évidence cette situation et créer une pression publique pour améliorer la situation des droits de l'homme », a déclaré pour sa part Wolfgang Grenz, d'Amnesty International.
Alexandra Gil
Sources : Lemonde.fr / AFP
Crédit photos : AFP
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