Line Beauchamp veut provoquer un électrochoc dans la province francophone du Canada. Lors d’un point presse en direct à la télévision hier soir, la ministre de l’Education, en poste depuis août 2010, a annoncé sa démission. Une décision qu’elle explique par une perte de confiance envers les responsables des syndicats étudiants : « J'en arrive à la conclusion personnelle que j'ai perdu confiance en la volonté des leaders étudiants quant à la recherche d'une véritable sortie de crise… Je ne démissionne pas devant l'intimidation. Je ne cède pas devant le vandalisme, devant la désobéissance civile (...) Je démissionne parce que j'estime que je ne fais plus partie de la solution ».
Depuis février, environ 165 000 étudiants québécois manifestent quotidiennement, le jour comme la nuit, pour dénoncer la hausse des frais de scolarité : plus de 325 dollars canadiens par an, c’est-à-dire une augmentation d’environ 250 euros pour chaque année d’étude. Pour l’instant, le gouvernement québécois s’est montré intransigeant ; il a juste consenti à répercuter cette augmentation sur sept ans et non plus sur cinq pour échelonner les versements, ce qui conduirait les étudiants à payer entre 3 000 et 3 100 euros pour chaque année d’étude supérieure, un coût qui se rapprocherait de la moyenne nord-américaine.
Mais la mobilisation ne faiblit pas pour l’instant : « Le problème pour nous, ça n'a jamais été Mme Beauchamp. Le problème c'est la hausse des frais de scolarité. Ce n'est pas en changeant de ministre qu'on va régler la crise actuelle » a déclaré le porte-parole de la Coalition Large de l'Association pour une Solidarité Syndicale Etudiante (CLASSE), Gabriel Nadeau-Dubois. Michelle Courchesne, ministre responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor, a immédiatement été désignée pour reprendre le poste de ministre de l’Education, des Loisirs et du Sport, fonction qu’elle cumulera avec celles qu’elle a déjà.
Laure Gamaury
Source : Le Nouvel Obs
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