Une information judiciaire révélée par le Wall Street Journal en août 2011 pointe du doigt Amesys, une société d’ingénierie française, comme complice d’actes de torture en Libye durant le régime de Mouammar Kadhafi. Spécialisée dans les systèmes de sécurité, la société aurait conclu en 2007 un contrat de mise à disposition de technologies d’interception de communication, ainsi que de traitement de données, selon la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme (LDH). En effet, le matériel livré aurait permis au régime de Mouammar Kadhafi de placer sous surveillance toute la population libyenne, notamment les opposants, plus tard arrêtés et torturés.
De son côté, Amesys, qui a avoué avoir fourni au régime libyen du « matériel d’analyse », a souligné que ce contrat avait été signé dans un contexte de « rapprochement diplomatique » avec le pays. Cependant, le Wall Street Journal a affirmé que la société française a équipé, fin 2009, le centre de surveillance d’internet de Tripoli en installant un système d’analyse du trafic internet, ce qui aurait permis de filtrer des « paquets » de données sur la population libyenne. Cette enquête est désormais confiée à une juge spécialisée dans les crimes de guerre du Tribunal de grande instance de Paris, Céline Hildenbrandt.
Alexandra Gil
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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