Quatre jours. Quatre jours pour faire son entrée sur la scène internationale et convaincre ses alliés : lors du sommet de l'Otan organisé ce weekend à Chicago, François Hollande a fait son baptême du feu international, en abordant un sujet délicat, celui du retrait des troupes françaises d’Afghanistan. « Sur cette question, nous avons pu faire valoir notre point de vue tout en donnant à nos alliés les garanties nécessaires », a-t-il déclaré à l’issue du sommet. « Notre mission en termes d'action et de combat est terminée » en Afghanistan, a estimé le président, rappelant les 83 soldats tués et les nombreux blessés. « Nous avons fait plus que notre devoir », a estimé François Hollande, reconnaissant cependant des « coïncidences d'intérêt » avec le président américain Barack Obama.
Pas d’engagement sur une contribution financière
« En 2013 ne resteront que les éléments indispensables pour les actions de formation que nous définirons dans le cadre du traité que la France et l'Afghanistan ont signé en janvier », a souligné le président, en évoquant ce traité appelé à être ratifié à l'automne. Quant aux militaires français qui seront encore sur le terrain l’année prochaine, ils participeront à la formation des cadres de l’armée afghane et de la police ou bien seront affectés au rapatriement du matériel. Une fois que toutes les troupes combattantes auront quitté le pays, après 2014, la France sera toujours « dans un soutien civil à l'accès au développement, à l'éducation, à la santé, à l'émancipation des femmes pour accompagner le peuple afghan », a expliqué M. Hollande. Il a cependant refusé de s’engager sur une contribution financière française à destination de l’armée afghane pour l’après-2014. Une demande des Américains, à laquelle la France n’a pour l’instant « pas répondu. Sur le principe, nous pouvons regarder. Nous n'avons pas fixé de montants, nous ne sommes pas liés par ce que peut faire l'Allemagne ou d'autres pays », a souligné le président français. La France a par ailleurs émis une condition à cette contribution financière : la garantie que cette dernière sera effectivement contrôlée.
Hollande se dit rassuré sur le bouclier antimissile
Au chapitre du bouclier antimissile, autre sujet majeur de ce sommet international, François Hollande a par ailleurs estimé avoir reçu les garanties nécessaires pour s’engager. « Des progrès significatifs nous permettent, avec la vigilance nécessaire, de donner notre accord à la poursuite de ce programme », a-t-il ainsi affirmé, avant de fixer une condition : « il ne peut pas être question que des pays puissent être menacés par ce dispositif antimissile, je pense notamment à la Russie. Le dialogue avec la Russie devra être poursuivi », a exigé le président français.
Crédit photo : AFP
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