C'est autour d'un sommet informel de l’UE mercredi soir à Bruxelles que les 27 dirigeants européens se sont réunis afin de discuter de la croissance. À cette occasion, le président français a réussi à imposer le sujet des euro-obligations, point de discorde avec son homologue allemande. François Hollande s’est en effet rendu à ce dîner avec l’intention de soutenir la création de ces eurobonds, une forme de mutualisation des dettes au sein de la zone euro. Et le bras de fer avec Angela Merkel avait débuté bien avant que les dirigeants ne se rassemblent.
« C'est tout de suite qu'il convient d'agir pour la croissance », a ainsi déclaré M. Hollande à son arrivée à Bruxelles, en soulignant que les euro-obligations faisaient « partie de la discussion ». Ce à quoi Mme Merkel a rétorqué quelques minutes après que « les euro-obligations n'étaient pas une contribution à la croissance ».
Une volonté de compromis
Herman Van Rompuy, président de l’Union européenne a ensuite ouvert ce sommet informel en appelant les dirigeants à faire preuve d’une « forte volonté de compromis ». La question des euro-obligations divise en effet depuis plusieurs jours les pays membres. Il y a d’un côté ceux qui y sont favorables : la Commission européenne, le Luxembourg et l'Italie soutiennent la position française. De l’autre, Berlin est soutenu par les Pays-Bas et la Finlande. « La majorité des pays s'est dite en faveur des eurobonds, même des pays qui ne sont pas dans la zone euro comme la Grande-Bretagne », a souligné M. Monti à l'issue du sommet.
Reste qu’aussi bien du côté français que du côté allemand, on tient à minimiser les divergences et mettre l’accent sur la volonté des deux États à se retrouver sur des propositions. Ainsi, à l’issue du sommet, Mme Merkel a estimé que le débat avait été « très équilibré » tandis que François Hollande concluait : « chacun a exposé ses propres idées pour la croissance. Certains sont contre tout, d'autres sont pour tout ».
Relancer la croissance en Europe
La soirée a également été l’occasion d’aborder plusieurs initiatives susceptibles de relancer la croissance européenne. Il a ainsi été question de mobiliser 80 milliards d'euros de fonds structurels européens non utilisés en faveur des PME, de lancer des « project bonds » pour financer de grands projets d'infrastructures, destinés particulièrement au sud de l'Europe, et d'augmenter les capacités de prêt de la Banque européenne d'investissement (BEI).
La question de la Grèce a également été abordée, menant à une déclaration à l’issue du sommet de M. Van Rompuy affirmant que les 27 souhaitent que «la Grèce reste dans la zone euro et respecte ses engagements » suite aux élections législatives organisées le 17 juin dans le pays.
Crédit photo : AFP
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