Suite au massacre de Houla (centre du pays), dans lequel 108 personnes ont été tuées vendredi, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Kofi Annan doit rencontrer mardi à Damas le président Bachar al-Assad. Dans une déclaration adoptée à l'unanimité à l'issue d'une réunion d'urgence à New York dimanche, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont dénoncé « une série de bombardements par les tanks et l'artillerie gouvernementale contre un quartier résidentiel ». Le Conseil demande au président de la Syrie de retirer les armes lourdes distribuées sur le territoire.
De son côté, le régime syrien réfute toute responsabilité gouvernementale « dans ce massacre terroriste qui a visé les habitants », a indiqué le porte–parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdissi.
Alors que Damas a annoncé la création d'une commission d'enquête sur ces violences, les pires depuis l'entrée en vigueur sur le papier le 12 avril du cessez-le-feu, le chef démissionnaire du Conseil national syrien (CNS), Burhan Ghalioun, a appelé le peuple syrien à prendre les armes si la communauté internationale n'intervient pas. La situation est critique : dimanche, encore 33 personnes dont 24 civils ont été tuées dans des violences qui ont frappé le pays, d’après les informations de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
La communauté internationale s’est indignée face à ces nouvelles violences qui s'ajoutent aux 14 mois de révolte qui ont déjà fait plus de 13.000 morts. Cependant, aucune mesure concrète n’a été annoncée pour l’instant, c’est pourquoi tous les regards sont tournés vers la rencontre entre Kofi Annan et Bachar al-Assad, la deuxième depuis sa visite du 10 mars, où il avait obtenu l'engagement théorique des autorités et des opposants de respecter un plan de paix prévoyant un cessez-le-feu qui, entré en vigueur le 12 avril, est violé chaque jour.
Alexandra Gil
Sources : AFP
Crédit photo : AFP
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