48 heures avant sa libération prévue en pleine jungle, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont transmis des preuves de vie de Roméo Langlois, le journaliste français enlevé il y a un mois dans le sud de la Colombie. En effet, dans une vidéo envoyée par la guérilla à la chaîne latino-américaine Telesur (qui l’a diffusée sur son antenne), le correspondant de France 24 apparaît en bonne santé.
« Je suis civil, journaliste international français », répond-il à une femme qui l'interroge. Et de plaisanter : « c'est curieux, d'habitude, c'est moi qui pose les questions ». L’interrogatoire se déroule dans un camp de la guérilla installé dans la forêt. Roméo Langlois est torse nu et souriant. Blessé par un tir lors de l’attaque contre la brigade militaire qu’il accompagnait, il porte un bandage au bras gauche, preuve des soins qu’il a reçus. Sa santé n’est pas en danger. « On sait à quoi on s’expose quand on fait ce type d’activités. En vérité, je ne pensais pas que cela allait devenir si terrible », confie le reporter, qui rappelle avoir aussi fait « beaucoup de reportages avec la guérilla ».
La vidéo a été diffusée au lendemain de l'annonce par les Farc de leur intention de remettre le journaliste, mercredi, à une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). À la demande des rebelles, Piedad Cordoba, ex-sénatrice et directrice de l'ONG « Colombiens pour la paix » devra d’ailleurs faire partie de cette délégation de même qu’un émissaire du président François Hollande. Attendu lundi en Colombie, le chef de l’État français devait avoir une réunion avec le CICR et Piedad Cordoba, « afin de régler ensemble les derniers détails », a indiqué à la presse Pierre-Jean Vandoorne, ambassadeur de France à Bogota.
S’agissant des prochains jours du journaliste de 35 ans, il a laissé entendre qu’il serait transféré à Bogota puis en France pour y retrouver sa famille. L'armée colombienne s'est de son côté engagée à suspendre ses opérations militaires durant 36 heures, à compter de mardi soir, une condition posée par les guérilleros pour garantir leur sécurité.
Roméo Langlois avait été capturé le 28 avril dernier par la rébellion marxiste, lors d’un reportage sur une opération anti-drogue de l’armée dans le département de Caqueta.
Crédit photo : AFP
Voir la vidéo :
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