C’est la télévision publique qui l’a annoncé hier à la population égyptienne : « L’état d’urgence s’est terminé aujourd’hui ». Pendant la révolution égyptienne, sa levée était l’une des principales revendications des jeunes militants pro-démocratie, et de nombreux défenseurs des droits de l’Homme demandaient sa fin avec insistance.
L’état d’urgence est instauré pour la première fois en Egypte en 1981 à la suite de l’assassinat du président Anouar el-Sadate, au moment de l’arrivée au pouvoir d’Hosni Moubarak. L’état d’urgence est ensuite reconduit sans discontinuité depuis toutes ces années. Il restreint les libertés publiques, donne des pouvoir élargis à la police en matière d’arrestation et de détention, et permet également le renvoi devant des tribunaux d’exception, avec pour conséquence l’arrestation et l’emprisonnement sans charge et pour durée indéterminée.
Les ONG ont également salué ce premier pas : « C’est historique parce que l’état d’urgence était l’un des outils de l’Etat policier de Moubarak » a affirmé à l’AFP Heba Morayef de Human Rights Watch. « L’ère pendant laquelle le ministère de l’Intérieur était au-dessus de la loi est terminée ». L’armée qui a levé l’état d’urgence restera au pouvoir jusqu’à la fin du mois et remettra ensuite les pouvoirs au nouveau président élu les 16 et 17 juin prochains, selon le communiqué.
Sarah Jumel
Avec AFP
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