Malgré le temps passé, le régime chinois se refuse toujours à reconnaître les centaines de victimes de la répression du mouvement de contestation du printemps 1989 dont l’emblème reste l’occupation de la désormais célèbre place Tiananmen à Pékin. Ce lundi 4 juin, le gouvernement s’emploie à empêcher toute forme de cérémonie publique. Sur les réseaux sociaux, toutes les recherches portant sur la date du 4 juin et sur le nombre 23 ont été bloquées, tandis que sur les médias officiels, la mention des tentatives de commémoration est interdite.
Ces derniers jours, plusieurs dizaines de militants ont été arrêtés à Pékin et renvoyés dans leur province d’origine. Dimanche 3 juin, la police a interpellé des manifestants lors d’une cérémonie dans la province de Fujian, dans le Sud-est du pays.
Pour déjouer la censure et l’interdiction, des stratégies s’improvisent. Le site dissident Molihua invite par exemple ses lecteurs à se promener vêtus de noir à proximité des lieux officiels des villes chinoises, les 3 et 4 juin.
Le climat est d’autant plus tendu que Washington a appelé ce dimanche Pékin à libérer les dernières personnes encore détenues pour avoir pris part aux manifestations du printemps 1989. Le gouvernement chinois a refusé ce lundi d’accéder à cette demande, la qualifiant d’ingérence dans les affaires intérieures chinoises.
Une veillée aux chandelles se tiendra malgré tout ce lundi soir à Hong Kong. Il s’agit de la seule manifestation autorisée, en raison du statut spécial du territoire qui garantit à ses habitants la liberté d’expression et de rassemblement.
Viviane Clermont
Sources : AFP/NouvelObs
Crédit photo : Ed Jones/AFP
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