Un massacre dans la région de Hama, dans le centre de la Syrie, a fait une centaine de morts mercredi, et parmi eux des femmes et des enfants. Le Conseil national syrien accuse les forces du régime d’en être à l’origine. Interrogé par l'AFP, Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), a également parlé d'un « massacre » et fait état de 87 morts, soulignant toutefois que le bilan n'était pas définitif. La tuerie aurait eu lieu, selon lui, après des bombardements. Des miliciens se seraient introduits dans le village, tuant ses habitants par balle ou à l’arme blanche.
Malgré la poursuite des violences et des morts qui se comptent tous les jours par dizaines, la Russie et la Chine, alliés du régime syrien, se sont déclarées mercredi résolument hostiles à toute « intervention » et à tout changement de régime dans le pays. À l’opposé, les États-Unis se sont dits prêts à soutenir une action contraignante de l'ONU contre la Syrie. Dans le même temps, seize pays, parmi lesquels les États-Unis, plusieurs pays européens et arabes, se sont réunis mercredi à Istanbul afin de discuter des alternatives possibles pour faire cesser les violences en Syrie et contraindre le président Bachar al-Assad à quitter le pouvoir.
« Nous devons continuer de fermer les circuits économiques vitaux du régime (de Damas), élargir le cercle de pays en appliquant fermement les sanctions et empêcher le gouvernement syrien de les contourner », a déclaré dans un communiqué la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, avant l'ouverture de la réunion. Et d’ajouter : « le régime doit mettre fin aux atrocités, se conformer à tous ses engagements dans le cadre du plan Annan, et permettre le commencement de la transition vers une Syrie démocratique ».
Le 25 mai dernier, 108 personnes, dont 49 enfants et 34 femmes, avaient déjà trouvé la mort à Houla, dans la province de Homs (centre). Ce massacre avait provoqué un véritable tollé au sein de la communauté internationale. Pourtant, cette dernière ne parvient toujours pas à surmonter ses divisions sur ce dossier, Moscou et Pékin rejetant toute ingérence dans les affaires syriennes tandis que les Occidentaux, comme certains pays arabes, souhaitent une transition politique devant aboutir au départ du président Bachar al-Assad.
Crédit photo : AFP
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