Elles s’étaient rassemblées sur la place Tahrir au Caire pour dénoncer le harcèlement dont elles sont victimes au quotidien. Vendredi, plusieurs femmes ont été agressées sexuellement pendant la manifestation. Les agressions se sont produites malgré le cordon protecteur formé par plusieurs hommes venus les soutenir dans leur combat contre le sexisme. « On avait nettement le sentiment d’une forte hostilité », raconte l’une des participantes. « Tout à coup, plein d’hommes se sont rués sur nous. Ça s’est passé très vite. J’ai senti une main ou deux, mais j’ai eu de la chance, un homme m’a extirpée de là très vite. Mais la plupart des autres femmes ont été victimes d’attouchements », poursuit-elle.
Sally Zohney, militante pour les droits des femmes et manifestante de longue date, témoigne de la situation des femmes : « Ça devient de pire en pire. J'ai été agressée la première fois le 8 juillet 2011. Depuis, ça n'arrête pas. On a atteint le point où les femmes sont déshabillées dans la foule. » Elle était dans les rangs des manifestantes ce vendredi. « Quelqu'un a commencé à agresser l'une d'entre nous. Celle-ci a répondu en giflant son agresseur et, en quelques secondes, ça a dégénéré en chaos. On a été coincées contre une barrière, battues, déshabillées. »
La question du sexisme dans la société égyptienne était récemment médiatisée par l’affaire des « tests de virginité », ainsi que par le récit de l’agression d’une journaliste de la chaîne américaine CBS la 11 février 2011. Le sujet est également au centre du film de l’égyptien Mohamed Diab, Les femmes du bus 678, tourné avant les révoltes contre Hosni Moubarak, est actuellement diffusé.
Viviane Clermont
(Avec AFP)
Crédit photo : AFP/Archives
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