Les soldats birmans interviennent ce lundi dans l’ouest du pays pour mettre fin à des violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans. Selon les médias officiels (en l’absence d’autres bilans), les affrontements auraient fait sept morts et dix-sept blessés depuis vendredi. Au moins cinq cents habitations auraient été incendiées. L’état d’urgence a été décrété ce lundi après la mise en place d’un couvre-feu dimanche soir.
Ces violences font suite au lynchage, la semaine dernière, de dix musulmans de la minorité des Rohingyas dans le sud de l’État Rakhine. Les hommes avaient péri sous les coups d’une foule de bouddhistes désireux de venger le viol et le meurtre d’une jeune fille, imputés à des musulmans Rohingya.
Les Rohingyas sont une minorité musulmane apatride considérée par l’ONU comme l’une des plus persécutées au monde. Dans une Birmanie peuplée à 89% de bouddhistes, les membres de cette communauté sont considérés comme des immigrants illégaux venus du Bangladesh et ne jouissent pas de la citoyenneté. Ils représentent quelques 800 000 habitants, regroupés dans l’État Rakhine.
Les Nations unies ont commencé à retirer leur personnel des zones touchées par les violences. Une quarantaine d’employés onusiens et leur famille sont en train de quitter la région.
Cette crise est la plus grave depuis l’établissement, en 2011, d’un gouvernement civil. Le président Thein Sein a averti, dans un discours télévisé diffusé dimanche, que ces violences risquent de compromettre la transition vers la démocratie.
Viviane Clermont
(Sources : AFP et Reuters)
Crédit photo : AFP
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