Il y a un an, des Saoudiennes lançaient une campagne pour réclamer leur droit à conduire, qui leur est retiré au nom d’une fatwa de 1990 considérant que prendre le volant pourrait amener les femmes à des actes illicites tels que le retrait du voile ou la rencontre avec des hommes ne faisant pas partie de leur famille. Ce mercredi, des militantes ont mis en ligne une pétition qui sera remise au roi Abdallah le 17 juin, à l’occasion du premier anniversaire de leur campagne. L’année dernière, un appel semblable avait réuni 3500 signatures.
Les signataires demandent que « les femmes ayant des permis de conduire de pays étrangers » puissent « commencer à prendre le volant lorsque cela est nécessaire ». Elles réclament aussi l’autorisation d’ouvrir « des auto-écoles réservées aux femmes ».
En milieu de journée ce mercredi, le nombre de signataires s’élevait à six cents. Parmi elles, la militante Manal al-Sharif, protagoniste de la campagne lancée l’année dernière. Elle avait posté sur le net une vidéo dans laquelle on pouvait la voir au volant d’une voiture. Arrêtée en mai 2011, elle avait été maintenue dix jours en détention. Sheima Jastaniah, une Saoudienne condamnée à dix coups de fouet pour avoir conduit, puis finalement graciée, compte également parmi les signataires.
La situation des femmes en Arabie saoudite pourrait être en train d’évoluer. En septembre 2011, elles obtenaient le droit de vote et d’éligibilité, à partir des prochaines élections municipales de 2015.
Viviane Clermont
Avec AFP
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