C’est la troisième vague de libération depuis que la junte militaire au pouvoir en Birmanie entre 1988 et 2011 s’est auto-dissoute, en mars de la même année : en octobre 2011, 200 prisonniers de conscience recouvrent la liberté, puis 300 en janvier 2012. Selon la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti de l’opposante Aung San Suu Kyi, 300 militants politiques seraient encore enfermés, mais d’autres organisations évoquent un nombre supérieur. Mardi, 37 hommes et 9 femmes sont sortis de prison, auxquels il faut ajouter 34 détenus étrangers, principalement bangladais, qui purgeaient une peine pour infraction à la loi sur l’immigration, d’après un haut responsable birman.
Parmi la vingtaine de militants pro-démocratie, Aye Aung, prisonnier de conscience, âgé d’une trentaine d’années et emprisonné depuis 1998, a quitté la prison de Kalay dans le Nord du pays. Il a raconté succinctement sa libération, évoquant sa famille : « J'ai parlé à ma mère. Elle était tellement heureuse qu'elle pouvait à peine parler », insistant surtout sur les progrès que la Birmanie doit encore fournir pour être reconnue comme une démocratie à part entière : « On ne peut pas dire qu'on est libre sans la protection de la règle de droit ». Un leitmotiv dans la bouche des opposants politiques, traumatisés par la dictature militaire pendant de nombreuses années.
Laure Gamaury
(Source : leparisien.fr)
Crédit photo : iStockphoto
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