C’est un concours pour le moins insolite qui s’est tenu le 28 juin dernier à Haïfa (Israël), dans le cadre de la soirée annuelle « Helping Hand », qui combat les théories négationnistes et l’antisémitisme. Quatorze femmes âgées de 74 à 97 ans, en tenue de soirée et souriantes, se sont affrontées pour décrocher le titre de « Miss rescapée de la Shoah ».
Chacune à leur tour, comme dans n’importe quelle élection de miss, les candidates ont défilé sur le tapis rouge, avant de raconter leur histoire devant une assemblée de 600 personnes, parmi lesquelles le ministre israélien de la Santé et des Affaires sociales, Moshe Kahlon, et Yossi Peled, politicien ayant lui-même survécu à la Seconde Guerre mondiale.
Dans un pays qui compte près de 200 000 survivants de la Shoah, l’initiative, qui a provoqué la controverse, a de quoi choquer. Ses détracteurs ont ainsi déploré le principe de juger des femmes ayant tant souffert sur leur apparence physique. « Je trouve ça macabre », a ainsi confié Colette Avital, présidente de la principale organisation israélienne de survivants du génocide juif. Et d’ajouter : « un concours de beauté ne va pas donner plus de sens à leur vie. » Lili Haber, fille d'un rescapé des camps, qui dirige une association d'aide aux survivants originaires de Pologne, s’interroge : « Pourquoi faire un concours de beauté pour montrer que ces personnes ont survécu et qu'elles sont courageuses ? Je trouve ça horrible ».
Shimon Sabag, à l’origine de cet événement, le présente comme « une célébration de la vie », précisant que la beauté ne constituait que 10 % des critères pris en compte par les juges. Selon lui, les finalistes auraient surtout étaient choisies en fonction de leur histoire personnelle et de la manière dont elles avaient rebâti leur vie après la guerre.
Quoi qu’il en soit, pas moins de 300 Israéliennes se sont inscrites à ce concours. Pour Esther Libber, l'une des candidates, il a permis de « montrer au monde entier qu'Hitler a voulu [les] exterminer mais qu'[elles sont] toujours en vie ». Pour la petite histoire, la première « Miss rescapée de la Shoah » se nomme Hava Hershkovitz. Âgée de 79 ans, elle a voulu attirer l’attention sur ce qu’elle a vécu lorsqu’elle a été expulsée de Roumanie, en 1941, à 8 ans, pour être envoyée dans un camp soviétique où elle est restée trois ans.
Crédit photo : Euronews
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