L’Eglise d’Angleterre commence son synode vendredi à York, qui devrait se poursuivre jusqu’au 10 juillet. Un sommet qui devait entre autres permettre de voter l’intégration des femmes évêques ; mais le projet risque fort d’être renvoyé aux calendes grecques. En effet, le projet de réforme vient d’être modifié et impose deux nuances de taille. La première stipule que si les femmes évêques ne sont pas reconnues par leur diocèse ou par l’une des paroisses qui le constituent, elles devraient « choisir » de déléguer leurs pouvoirs à un confrère masculin. La seconde est tout aussi réactionnaire : les femmes évêques doivent nommer un évêque masculin de substitution, avec des convictions théologiques proches des pratiques traditionnalistes des paroisses dans lesquelles elles sont amenées à exercer.
Ces deux amendements pourraient donc bloquer le texte, qui doit être voté lundi, les partisans des femmes évêques les qualifient d’insultants : « Il y a quelque chose de profondément injurieux dans le fait d’avoir besoin d’instaurer quelque chose en disant : bien, nous ne nous fions pas à vous pour le faire, alors nous allons nous assurer que vous le ferez par voie législative », confie Rachel Weir, la présidente du groupe Women And The Church (WATCH), qui milite pour l’intégration des femmes évêques. Un véritable fiasco pour l’Eglise anglicane du Royaume-Uni, qui peine à se moderniser, au contraire du Canada ou des Etats-Unis. Avec 77 millions de membres dans le monde, les Anglicans font actuellement face à plusieurs sujets sensibles, dont l’ordination des femmes évêques ou le mariage homosexuel.
Laure Gamaury
(Source : lacroix.fr)
Crédit photo : WATCH
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