En cas de « soupçons visuels », les sportives pourront être de nouveau soumises à des « tests de féminité », pendant les Jeux olympiques de Londres qui se dérouleront du 27 juillet au 2 août prochains. Le Comité international olympique (CIO) a adopté une nouvelle règlementation, qui devra permettre d’établir quelles sportives pourront concourir dans la catégorie femmes. Le CIO s’attend à ce que ces tests soient menés avant les jeux, au niveau national. Cette mesure fait suite à l’affaire des tests imposés à Caster Semenya, la championne du monde d’athlétisme en 2009. Après sa victoire, en raison de « doutes visuels » portant sur son appartenance au sexe féminin, elle subit des tests qui révèlent une hyperandrogénie (production excessive de testostérone), qui l’aurait avantagée par rapport à ses concurrentes.
Selon la nouvelle réglementation, une personne dont l’état civil est féminin sera habilitée à concourir dans la catégorie femmes tant que son niveau de testostérone restera inférieur au taux minimal enregistré chez les hommes. Le CIO ne précise pas par ailleurs quel est ce taux minimal. Si l’un de ces tests doit être effectué, les avis d’un endocrinologue, d’un gynécologue et d’un expert en génétique seront requis. Les détracteurs de ce type de test opposent qu’il est injuste de discriminer une femme en fonction du niveau de testostérone naturellement présent dans son corps. Personne ne songerait à disqualifier un homme au motif qu’il produirait plus de testostérone que ses concurrents.
En outre, ces tests mettent en lumière la difficulté d’établir des critères objectifs et stables qui permettent de déterminer le sexe des athlètes. Les sportifs sont distribués dans les catégories de sexes selon des critères de performance : une athlète qui présente des caractéristiques et atteint des records considérés comme l’apanage du sexe masculin ne peut plus être considérée comme appartenant au sexe féminin. Ces vérifications sont également vécues comme une intrusion dans la vie privée : Caster Semenya avait déclaré avoir été « sujette à un examen injustifié et envahissant des détails les plus intimes et privés de mon être ».
Viviane Clermont
(Sources : slate.fr et mediapart.fr)
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