« L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe est arrivé hier soir à Damas pour des entretiens avec le président Bachar al-Assad », a indiqué le porte-parole de Kofi Annan, sans plus de précision. Le diplomate effectue sa troisième visite en Syrie en trois mois pour tenter de résoudre le conflit qui sévit dans le pays depuis mars 2011. Son plan pour la paix, entré en vigueur le 12 avril, et la présence d’observateurs des Nations Unies sur le territoire n’ont rien changé à la violence des affrontements entre les rebelles et les forces du régime de Bachar al-Assad : depuis le début du cessez-le-feu, près de 6.000 morts ont été recensés selon l'OSDH. L'émissaire international confiait lui-même dans une récente interview que son plan avait échoué et qu’il n’était pas garanti que ses efforts aboutissent un jour.
Des « discussions » doivent avoir lieu « avec les responsables syriens au sujet de son plan » de sortie de crise, a indiqué le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdissi. La stratégie de Kofi Annan consisterait désormais à impliquer l'Iran, allié indéfectible de Damas, mais l’idée n’a pas encore convaincu les Américains et les Européens.
L'Iran aurait « fourni des suggestions à Kofi Annan » selon le vice-ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, et aurait notamment écarté la probabilité d’une « intervention militaire en Syrie », une démarche qualifiée même de « stupide » si elle était mise en oeuvre.
Le discours du président al-Assad, n’a pas évolué en amont de cette nouvelle rencontre avec un émissaire de l’ONU. Dans une interview accordée à la télévision publique allemande ARD, il a accusé les Etats-Unis d'être « partie prenante au conflit » et de soutenir les rebelles « pour déstabiliser la Syrie ». « Tant que vous offrez une aide quelconque aux terroristes, vous êtes leur partenaire. Que ce soit par un envoi d'armes, d'argent ou un soutien politique aux Nations Unies », a-t-il affirmé.
En voyage à Tokyo, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a regretté le manque d’efforts du régime syrien pour respecter le plan Annan et pour aller vers une résolution du conflit. La secrétaire d’Etat craint « une agression catastrophique » et « dangereuse pour le pays mais aussi pour la région », si une transition politique n’est pas engagée.
Les bombardements se sont poursuivis ce weekend touchant l'est et le nord du pays, avec des attaques coordonnées sur deux bastions rebelles dans la province de Homs (centre), Qousseir et Rastane, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) : 99 morts dont 61 civils, deux déserteurs et 36 soldats de l’armée régulière ont été recensés par l’OSDH.
L'offensive aurait commencé samedi après-midi contre les lignes de défense établies par l'Armée syrienne libre (ASL) à Qousseir, selon l’AFP. A Rastane, les forces gouvernementales auraient été contraintes de reculer face à la résistance des rebelles, selon l'OSDH.
Depuis le début de la révolte contre le régime Assad en mars 2011, les violences ont fait plus de 17.000 morts en Syrie, dont près des deux-tiers des civils non-combattants, selon un dernier bilan de l'OSDH. Basée au Royaume-Uni, cette organisation s'appuie sur un réseau de militants et de témoins, et constitue la seule source de recensement des victimes du conflit syrien.
Source : AFP
Crédit photo : AFP
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