C’est un attentat spectaculaire revendiqué par l'Armée syrienne libre (ASL, composée en majorité de déserteurs) qui a tué mercredi dans la capitale syrienne trois hauts responsables syriens, dont deux proches de Bachar al-Assad. Cette attaque, la première ayant visé des ministres depuis le début de la révolte en mars 2011, a eu lieu dans le bâtiment de la Sécurité nationale à Damas, pourtant ultra-protégé. Le vice-ministre de la Défense et beau-frère du président syrien, le général Assef Chawkat, le ministre de la Défense, le général Daoud Rajha, et le général Hassan Turkmani, chef de la cellule de crise mise en place pour mater la révolte, ont péri dans l’attentat, selon la télévision d’Etat. Bachar al-Assad se trouverait quant à lui à Lattaquié, sur la côte méditerranée de la Syrie, d'où il coordonnerait la riposte à l'attentat.
Urgence extrême et vive inquiétude
Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU devait procéder au vote portant sur une résolution menaçant Damas de sanctions, la séance a été décalée à jeudi, suite à cet attentat sanglant. Dès mercredi soir, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a « condamné fermement » l'attentat et souligné « l'urgence extrême » d’un arrêt de la violence armée par les deux camps. Il fait également part dans un communiqué de son inquiétude par rapport aux « informations sur l'utilisation d'armes lourdes par les forces de sécurité syriennes contre des civils, y compris dans la région de Damas ». Ce, en dépit des engagements pris par le gouvernement syrien.
Washington a estimé que le régime était en train de « perdre le contrôle de la Syrie », plaidant à nouveau pour une transition politique d’urgence, à même d’ « éviter une guerre civile longue et sanglante ».
Plusieurs scénarii d’attentat
Quant au déroulé de l’attentat, plusieurs versions contradictoires circulent. Une source de sécurité a indiqué que c’est le garde du corps participant à la réunion des hauts dignitaires qui aurait fait exploser sa ceinture piégée. Une seconde source parle d’une mallette bourrée d’explosifs qui aurait été déposée dans la salle par un garde du corps, qui serait ressorti avant d’actionner la bombe à distance.
Reste que l’annonce de cet attentat a suscité de vives manifestations dans les fiefs rebelles et a été saluée par des tirs de Kalachnikov, des cris et des rires. L'ASL a affirmé qu'il s'agissait de « la première d'une série de grandes opérations visant à faire chuter al-Assad et l'ensemble des piliers et symboles du régime ».
Mercredi a été une journée particulièrement sanglante pour la Syrie : selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 214 personnes sont mortes ce jour-là, dont 124 civils, 62 soldats et 28 rebelles, et sans compter les trois responsables qui ont péri dans l’attentat. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la province de Damas : 76 personnes y ont péri.
Source : AFP
Crédit photo : AFP
Syrie : deux proches de Bachar al-Assad meurent dans un attentat à Damas
Syrie : massacre dans le village de Treimsa
Syrie, le choc : les femmes et les enfants martyrs de Homs