Le paysage porte déjà les stigmates de ce qui s’apparente à une catastrophe naturelle : 14 000 hectares de végétation ont brûlé, laissant place à des branchages carbonisés dans la région de l’Alt Emporda, en Catalogne. Le feu, qui a démarré à la frontière avec la France dimanche dernier, s’est rapidement propagé dans le nord-est de l’Espagne en raison d’une très forte tramontane. Le vent s’était calmé lundi, permettant aux Canadairs de décoller. Toujours actifs au-dessus du brasier ce mercredi, ils sont aidés par environ 1 500 personnes, comprenant des pompiers, des policiers et militaires, des gardes forestiers et des volontaires. Selon Felip Puig, le ministre catalan de l’Intérieur, « la bonne nouvelle est que l’incendie de la Junquera est entré aujourd’hui en phase de contrôle. C'est-à-dire que nous avons commencé le processus d’extinction. »
Cette bonne nouvelle tranche avec les visages dévastés des locaux qui errent hagards aux alentours du sinistre. Toute leur vie est partie en fumée : Nuria Juan, 33 ans, évoque son frère éleveur qui a perdu 500 moutons. Plus loin, Mercedes Gonzalez, à une vingtaine de kilomètres de la frontière, a vu son camping s’enflammer sous ses yeux, il ne reste plus que la ferraille calcinée de ses 70 bungalows. La météo est en grande partie coupable : l’Espagne a enregistré son hiver le plus sec depuis 70 ans, ce qui pourrait engendrer de nouveaux sinistres durant l’été à venir.
Laure Gamaury
(Source : AFP)
Crédit photo : AFP
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