Nancy Zaboun, une Palestinienne de 27 ans, a été égorgée lundi au milieu du marché de Bethléem alors qu’elle sortait d’une audience de divorce. Son mari a été arrêté sur place pour ce crime dont il est le principal suspect. Le dirigeant d’un centre d’accueil où la jeune femme était déjà venue plusieurs fois pour chercher du soutien rapporte que son mari, qui la battait régulièrement, n’avait jamais rien subi que de légères réprimandes de la police. Selon lui, les violences contre les femmes sont encouragées par le sentiment d’impunité des agresseurs.
Mercredi, des dizaines de femmes sont venues rendre hommage à Nancy Zaboun et réclamer l’engagement des autorités pour protéger les victimes de violences sexistes. Rabiha Diab, ministre des Droits des femmes au sein du gouvernement de l’Autorité palestinienne, a déploré ces « affaires qui font craindre un retour à la case départ ». Elle appelle les organismes chargés de faire respecter la loi à « réfléchir à leurs actions pour protéger les femmes ».
Bien souvent, la police tend à considérer les violences contre les femmes comme des affaires internes aux familles, dont la puissance publique n’a pas à se mêler. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a malgré tout signé en 2011 un décret pour mettre fin à l’impunité des agresseurs. S’il est reconnu coupable, le mari de Nancy Zaboun pourrait écoper d’une peine de prison à vie.
Viviane Clermont
Source : tempsreel.nouvelobs.com
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