C’est fait : Curiosity s’est posé sur Mars ce lundi, à 6h 31 heure française. Un véritable soulagement pour la Nasa, qui n’avait jamais envoyé un robot aussi perfectionné sur une autre planète. Un exploit aussi, qui ouvre une nouvelle ère d’exploration de la planète rouge.
« Le contact avec le sol est confirmé », a annoncé membre de la commission de contrôle, au Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena (Californie), à l’est de Los Angeles. S’en est bien entendu suivie une explosion de joie des membres de la mission de contrôle. Car la descente, qui a duré sept longues minutes, a été délicate. Le président Obama a salué cet atterrissage comme un « exploit technologique sans précédent ».
Peu avant 5h 30 GMT (22h 30 dimanche soir en Californie), la mission de contrôle avait annoncé avoir reçu un premier signal du robot, juste avant son entrée dans l'atmosphère de la planète rouge, avant de confirmer qu'il avait déployé correctement son parachute - deux signes extrêmement encourageants.
Des Mars distribués et des images d’une étonnante clarté
Juste après l'atterrissage, entre les rires et les applaudissements, un des responsables de la mission a distribué des barres chocolatées Mars à ses équipes, dont les membres s'embrassaient et se félicitaient les uns les autres. Le soulagement a été suivi d'une seconde explosion de joie lorsque le robot a envoyé une première photo, d'une étonnante clarté, de son ombre portée sur le sol martien, juste après son atterrissage.
Charles Bolden, l'administrateur de la Nasa, a estimé que c'était « un grand jour pour la nation (américaine), un grand jour pour tous nos partenaires qui ont (du matériel) sur Curiosity et un grand jour pour le peuple américain ».
Le conseiller scientifique du président Obama, Jon Holdren, interrogé sur par le canal de TV interne de la Nasa, a affirmé pour sa part que l'arrivée de Curiosity sur Mars - une mission d'un coût de 2,5 milliards de dollars - constituait « un énorme pas en avant dans l'exploration des planètes ». « Personne n'avait fait quelque chose comme cela. Nous sommes de fait le seul pays à avoir fait atterrir (des robots) sur une autre planète », a-t-il ajouté. « Mais ce robot est beaucoup plus gros (que les précédents), a beaucoup plus de capacités et était beaucoup plus compliqué à faire amener » sur Mars. « C'est une performance incroyable ».
Curiosity - si tout continue à se passer comme prévu - vient en effet allonger la liste des missions martiennes américaines réussies, après Viking 1 et 2 (1976), Pathfinder (1997) Mars Exploration Rovers (2004) ou Phoenix (2008).
A la recherche de la vie microbienne et de méthane
La tâche qui attend maintenant ce robot de 900 kg, de la taille d'une voiture et à la vague allure de cyclope - avec le large objectif de l'une de ses 17 caméras monté sur un mât à deux mètres du sol - est colossale. Alimenté par un générateur nucléaire, il tentera de découvrir si l'environnement martien a pu être propice au développement de la vie microbienne.
Pour cela, Curiosity possède de nombreux outils - certains de conception et de fabrication françaises - notamment un mât avec des caméras à haute définition et un laser pour étudier des cibles jusqu'à sept mètres.
D'autres instruments scruteront l'environnement pour y chercher des molécules de méthane, un gaz souvent lié à la présence de la vie, déjà détecté sur Mars à certaines saisons par un orbiteur américain. Le robot pourra aussi faire des prélèvements en perçant le sol, et les analyser.
Découvrez la vidéo d'animation montrant comment Curiosity s'est posé sur Mars
Source : AFP
Crédit photo : AFP
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