Alors que le taux de chômage espagnol atteint 24,6%, les militants de gauche se mobilisent et protestent contre la vie chère et les inégalités sociales. Mercredi, une centaine de membres du Syndicat andalou des travailleurs (SAT) ont investi les rayons de deux supermarchés en Andalousie, afin d’en dévaliser les rayons. Leur but : récupérer de la nourriture afin de la redistribuer à des ONG. « La consigne était claire. L'objectif était de ne pas saccager. Prendre seulement des produits de première nécessité. Ni chocolats, ni yaourts, ni desserts, mais du sucre, de l'huile, des légumes, du lait » explique le secrétaire général du SAT, Diego Cañamero, dans le quotidien El Païs.
Le résultat a été mitigé : dans le premier supermarché, les militants ont eu droit à une donation en nature tandis que dans le second, c’est un affrontement avec la police qu’ils ont récolté. Au total, les cent militants ont réussi à récupérer pour près de mille euros de provisions. Parmi les participants, on comptait notamment José Manuel Sanchez Gordillo, député régional du parti de gauche Izquierda Unida. « Si je finis en prison parce que j’ai pointé du doigt les effets de la crise, ce sera un honneur pour moi », a-t-il déclaré. La manœuvre n’était en effet pas du goût de tous : le ministre de l’Intérieur espagnol, Jorge Fernandez Diaz, a lancé un mandat d’arrêt contre les militants, déclarant : « Nous sommes tous conscients que ça va mal pour les gens, mais la fin ne justifie pas les moyens. Ce serait la loi de la jungle ».
Crédit photo : AFP / Cristina Quicler
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