Au lendemain de la fin des Jeux Olympiques de Londres, l’heure est au bilan. Alors que les Britanniques s’autocongratulent du succès des Jeux, de leur bon déroulé et des médailles rapportées par leurs athlètes, le moment est aussi arrivé de faire les comptes, et le moins que l’on puisse dire est que la facture est salée. L'addition totale s'élève ainsi à plus de neuf milliards de livres sterling (soit 11,5 milliards d'euros) d'argent public : cela représente plus du double de ce qui avait été prévu lorsque la capitale britannique avait été choisie il y a sept ans. Le gouvernement avait pourtant promis des Jeux « prêts en temps et en heure et conformes au budget prévu ».
En pleine récession, le Premier ministre britannique David Cameron a profité de l’organisation des Jeux pour mettre en place une « diplomatie commerciale » très active, vantant les mérites des entreprises britanniques aux chefs d'entreprise venus à Londres pour l'occasion. Le gouvernement a par ailleurs assuré que les Jeux allaient permettre un bénéfice de 13 milliards de livres (16,5 milliards d'euros) au cours des prochaines années, balayant les critiques de ceux qui remettent en cause les effets à long terme pour le pays organisateur.
Optimisme et gueule de bois
Car l’heure est à l’optimisme et à l’union nationale. « La Grande-Bretagne a été à la hauteur. Nous avons montré au monde ce dont nous sommes faits et nous sommes rappelés à nous-mêmes ce dont nous sommes capables », s’est félicité David Cameron. Après des années de scepticisme et en pleine période de rigueur, 55?% des Britanniques estiment désormais que les 11 milliards d'euros investis en valaient la chandelle, même si le retour sur investissement en termes financiers est loin d'être assuré.
« Nous passons tous un bon moment, mais, comme après chaque lendemain de fête, on aura la gueule de bois », estime Georgios Kavetsos de la London School of Economics (LSE). « Les méga-événements du type JO ne doperont pas de façon significative les indicateurs importants, comme la croissance économique, le tourisme, l'emploi ou les salaires », ajoute-t-il. Selon les économistes, les JO devraient permettre à l'économie britannique de connaître une rapide croissance pendant trois mois, un effet qui devrait ensuite disparaître.
Reste que « Londres s'est montrée très professionnelle, et sous son meilleur jour, sur la scène mondiale », estime Sara Parker, directrice à Londres du groupe de pression CBI business. Et Stratford, l'un des quartiers de l'Est londonien les plus pauvres de la ville, s’est trouvé réhabilité grâce à l’installation du village olympique où ont résidé les athlètes. Le village va être reconverti en appartements, tandis que le stade olympique accueillera les championnats du monde d'athlétisme en 2017 et que le vélodrome est candidat à l'organisation des Mondiaux de cyclisme sur piste de 2016.
Source : Reuters
Crédit photo : AFP
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