Au lendemain de la condamnation des Pussy Riot le 17 août, le Patriarcat de Moscou, publie un communiqué pour réfuter toutes formes de complaisance supposée envers le pouvoir en place en Russie. Dans un premier temps, il rappelle que l’Église orthodoxe n’a aucun pouvoir judiciaire ou juridique : « Le devoir pastoral de l’Église consiste à formuler une appréciation spirituelle et morale des évènements qui se sont produits ». Ensuite, il revient sur les faits et accuse la presse internationale d’avoir mal informé l’opinion : « Il est par conséquent impensable d’accepter les affirmations selon lesquelles ce qui s’est produit à l’intérieur de la cathédrale serait une prière dite d’une manière non traditionnelle. Malheureusement ces affirmations ont induit beaucoup de gens en erreur. »
En effet, la presse a qualifié l’intrusion des Pussy Riot dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou en février de prière punk « anti-Poutine ». Or selon les autorités religieuses de Russie, il s’agit seulement « de paroles blasphématoires et révulsantes qui ont été proférées à l’ambon de la cathédrale du Christ Sauveur. Cet esclandre est la suite d’une série d’actes immoraux commis en public par les mêmes personnes et leurs acolytes ».
Le Patriarcat de Moscou condamne donc les actes des Pussy Riot même si le communiqué appelle le gouvernement à une certaine clémence : « Sans remettre en question le bien-fondé de cette décision de justice nous nous adressons aux autorités les priant de manifester, dans le cadre de la loi, leur compassion à l’égard des personnes condamnées, ceci dans l’espoir qu’elles renonceront à réitérer ces comportements blasphématoires ». Pour l’instant, le verdict prononcé vendredi est de plus en plus remis en question à travers le monde mettant la Russie en porte-à-faux sur la scène internationale.
Laure Gamaury
Source : lavie.fr
Crédit photo : AFP
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