Todd Akin affirmait dimanche dernier que lorsqu’une femme est violée, elle ne tombe que rarement enceinte grâce à des mécaniques biologiques de défense naturelle : « De ce que j’entends de la bouche des docteurs, la grossesse après un viol est très rare (...). S’il s’agit d’un véritable viol, le corps de la femme essaie par tous les moyens de bloquer tout ça ». Ces paroles ont déclenché un véritable tollé outre-Atlantique, poussant l’élu républicain, candidat au Sénat, à formuler des excuses publiques lundi 20 août.
Cependant, le mal est fait. Todd Akin a dit tout haut ce que de nombreux républicains américains pensent tout bas. Le président Barack Obama a aussitôt réagi qualifiant ces propos de révoltants : « L’opinion exprimée est choquante. Un viol est un viol ». Tout comme son rival Mitt Romney dans le National Review Online : « les paroles de Todd Akin sont insultantes, impardonnables et franchement, fausses. Comme des millions d’Américains, je les trouve insultantes ».
L’Association américaine des obstétriciens et gynécologues (ACOG) a publié un communiqué où elle rappelle que « chaque année aux États-Unis, entre 10 000 et 15 000 avortements suivent une grossesse après un viol ou un inceste et un nombre inconnu de grossesses sont menées à leur terme. Suggérer qu’une femme violée contrôle sa fertilité va à l’encontre des vérités biologiques de base ». Selon une récente étude, 7% des femmes qui se font avorter aux États-Unis ont été victimes de violences. Un chiffre à prendre avec prudence car c’est encore un sujet largement tabou.
Laure Gamaury
Source : AFP
Crédit photo : AFP
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