Plus de 23 000 morts depuis le début de la révolution syrienne en mars 2011 : le pays est un véritable bain de sang, où forces gouvernementales et rebelles se déchirent un peu plus chaque jour. Actuellement, les combats font rage dans la région d’Alep depuis environ un mois. D’ailleurs, une journaliste japonaise vient d’être tuée dans le quartier de Sleimane al-Halabi tandis que trois autres sont portés disparus. Sur le plan international, un nouveau médiateur, Lakhdar Brahimi, a été nommé, mais ni sanction ni intervention internationale en vue : la Chine et la Russie opposent toujours leur veto.
En revanche, lors d’une conférence de presse, le président états-unien Barack Obama a annoncé que « si nous commencions à voir des quantités d'armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul et mon équation. Nous surveillons la situation de très près, nous avons mis sur pied un ensemble de plans (...) et nous avons fait savoir de façon claire et nette à toutes les forces dans la région qu'il s'agissait d'une ligne rouge pour nous, et qu'il y aurait des conséquences énormes ». Une mise en garde qui ne semble pas perturber Bachar al-Assad, toujours accroché au pouvoir.
Le chef de l’État français, François Hollande, a affirmé pour sa part que la seule solution politique pour la Syrie est le départ de Bachar al-Assad. Une solution qu’envisageraient même les autorités. Pour la première fois, le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil, en visite à Moscou, s’est dit prêt à étudier une possible démission du dictateur syrien si elle permet d’aboutir à un « processus de négociations ».
Tandis que les bombardements se poursuivent en Syrie, 70 000 réfugiés ont déjà rejoint la Turquie, alors qu’Ankara vient de prévenir qu’elle ne pourrait en accueillir que 100 000. Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, considère que l’embargo financier pourrait permettre de faire chuter le pouvoir en place : « Il a de moins en moins de réserves. On a compté qu'il n'en avait que pour quelques mois, sauf appui de la Russie et de l'Iran ». Mais cette solution fragiliserait aussi la population déjà lourdement endeuillée. Le Conseil national syrien (CNS), principale force alliée des insurgés, rappelle que les Syriens sont dans une situation humanitaire « catastrophique » puisque vivres et médicaments restent à la frontière.
Laure Gamaury
Sources : AFP et francetvinfo.fr
Crédit photo : AFP
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