Le sauvetage de la Grèce reste au centre de toutes les discussions dans la zone euro : le président de la République française, François Hollande, est à Berlin aujourd’hui, jeudi 23 août, pour discuter des conditions d’austérité budgétaire d’Athènes avec Angela Merkel. Les deux chefs d’État cherchent une solution pour la Grèce qui est en récession pour la 5e année consécutive. Si des coupes budgétaires drastiques ont déjà été imposées au pays par l’Union européenne (UE), Antonis Samaras, le Premier ministre grec souhaite lors de sa visite des 24 et 25 août en Allemagne et en France, obtenir un nouveau sursis pour son pays. De 2014, il voudrait porter à 2016, l’année où la Grèce présentera des comptes publics équilibrés : « Tout ce que nous voulons, c'est un peu d'air pour respirer, pour remettre l'économie en route et accroître les revenus de l'État. Plus de temps ne signifie pas automatiquement plus d'argent. »
Angela Merkel s’est d’ores et déjà prononcée contre une renégociation, précisant qu’elle attendait septembre et le rapport commun de l’UE, du FMI et de la BCE pour éventuellement changer d’avis : il devrait évaluer l’avancement des réformes dans le pays. Une progression dont dépend une nouvelle tranche d’aide de 31,5 milliards d’euros. Elle ne donnera donc pas son accord vendredi lors de la venue d’Antonis Samaras à Berlin. De plus, un an avant les prochaines élections en Allemagne, les décisions d’Angela Merkel sont scrutées à la loupe : alliés et opposants du pouvoir ne veulent ni nouvel étalement de la dette grecque, ni nouvelle aide financière. Sa marge de manœuvre est donc plus que restreinte.
François Hollande est lui perçu comme plus souple que la chancelière allemande sur la question grecque, même s’il doit également faire preuve de fermeté sur le plan européen pour montrer sa volonté de réduire le chômage, particulièrement sur le territoire national. L’entente franco-allemande doit se consolider pour afficher un visage uni devant le Premier ministre grec mais aussi sur le plan européen : « Les marchés ont besoin de savoir si la vision est la même à Paris et à Berlin, c'est la raison pour laquelle la rencontre entre François Hollande et Angela Merkel sera étroitement suivie. L'objectif pour François Hollande et Angela Merkel, c'est de discuter flexibilité contre garanties. Chacun doit se repositionner après le calme estival sur une ligne commune, avant l'arrivée du Premier ministre grec », estime plusieurs spécialistes des relations étrangères.
Laure Gamaury
(Source : AFP)
Crédit photo : AFP
Bruxelles : un conseil européen consacré à la crise de la dette
Sommet européen : les dirigeants se mettent d'accord sur un pacte de croissance
Adoption du plan d'austérité en Grèce : Athènes s'enflamme