C’est vendredi que tombera le jugement à l’issue du procès d’Anders Behring Breivik. En attendant le verdict, l’auteur présumé de la tuerie en Norvège en juillet 2011 a annoncé vouloir faire « quelques remarques » à la Cour. Il n’est pas certain que les juges l’y autoriseront ; lors de son procès, l’accusé avait notamment salué le jury en levant le bras droit. Se qualifiant d'« écrivain », Breivik a également parlé de son intention de rédiger puis publier son autobiographie, dans laquelle il reviendrait sur son parcours et sur la préparation des attentats avec le groupuscule des Chevaliers Templiers – organisation dont la police n’a toujours pas trouvé de trace d'existence.
Le verdict du procès repose maintenant sur la santé mentale de l’extrémiste, alors que les expertises psychiatriques dont il a été l’objet établissent des résultats contradictoires. Breivik, âgé de 33 ans, redoute plus que tout d’être déclaré pénalement irresponsable et interné en psychiatrie, une décision qui discréditerait toute son idéologie islamophobe et xénophobe ; si c’était le cas vendredi, il a d’ores et déjà fait part, par le biais de ses avocats, de son intention de faire appel du jugement du tribunal d’Oslo. S’il écope d’une peine de prison, il se retrouvera dans une cellule à l’écart de tous détenu, comme c’est le cas actuellement.
Mais quelle que soit l’issue du procès, internement psychiatrique ou prison, il est déjà sûr que Breivik devra passer l’essentiel de sa vie future dans le centre pénitentiaire d’Ila, réaménagé spécialement pour l’accueillir sous de hautes mesures de sécurité ; en effet, les autres établissements ont été jugés trop peu sûrs pour héberger le tueur présumé. Le centre d’Ila, situé à une douzaine de kilomètres d’Oslo, est actuellement l’objet de vastes travaux comprenant notamment la construction d’un mini hôpital psychiatrique, qui devrait être prêt pour accueillir l’extrémiste à l’automne 2013 s’il était condamné à l’internement.
« Lex Breivik » et conditions de sécurité renforcées
En mai dernier, le tabloïd norvégien Verdens Gang (VG) avait déclaré que la direction d’Ila allait payer des personnes pour tenir compagnie au détenu, par exemple pour jouer aux échecs avec lui, afin de rompre un isolement qui pourrait être condamné par la Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg ; une information que les responsables du centre pénitentiaire ont démentie. Physiquement emprisonné, Breivik n’y sera entouré que de personnel médical et vivra dans des conditions de sécurité renforcées. Suite aux attentats, la Norvège a voté des amendements législatifs, appelés « Lex Breivik » dans la presse, autorisant les fouilles des patients et le contrôle des contacts avec l’extérieur.
Les attentats qui sont imputés à Breivik sont d’une ampleur jamais connue en Norvège depuis la Seconde Guerre mondiale. Le 22 juillet dernier, il avait tué 69 personnes en tirant sur la foule lors du camp d’été de la Jeunesse travailliste sur l’île d’Utoeya et avait causé 8 autres morts lors d’un attentat à la bombe qu’il avait perpétré contre le siège du gouvernement à Oslo.
Sources : AFP et lci.fr
Crédit photo : AFP
Procès Breivik : tentative d'immolation par le feu devant le tribunal
Attentats d'Olso : Breivik accusé d'acte de terrorisme
Norvège : Lars Von Trier a-t'il inspiré Anders Breivik ?
Anders Behring Breivik fier de ses crimes, il demande sa relaxe