A 31 ans, Nzinga Knight est une styliste américaine musulmane, voilée et pratiquante, qui participe à la Fashion Week. Mais alors que les podiums foisonnent de mannequins à demi-nues portant des tenues laissant peu de place au mystère, la jeune femme compte bien surprendre les spectateurs avec les créations qu’elle propose. Point de « décolleté » ou de « dos » des mannequins dans son défilé mais des tenues « sensuelles, mystérieuses et innovantes ».
Nzinga Knight a lancé sa première collection en 2008 en constatant que son projet s’inscrivait dans une niche inexploitée à New York : « Beaucoup de femmes portent (certains vêtements) parce que les magazines leur disent de les porter, et il me semblait que tous les créateurs avaient le même point de vue. Mon esthétique manquait vraiment sur le marché. C'est très distinct, et cela me donne un avantage. »
Profitant de ses origines ethniques – son père est originaire de Trinidad et sa mère de Guyana –, Nzinga Knight a décidé de créer des vêtements pour des femmes comme elle : « Du fait que je sois à New York, née new-yorkaise, et qu'ici la mode soit si importante, mais aussi que je sois issue de la culture caribéenne et que je sois musulmane (…) j'incarne beaucoup de choses ». Pour parfaire sa créativité, elle a rendu visite à une de ses sœurs à Dubaï l’an dernier où elle a découvert les mille et unes manières des Emiraties de porter le niqab et le hijab : « Aucune femme n’est semblable (…) Elles sont pleines de vie et portent des couleurs extraordinaires, mais seules leurs amies les plus proches peuvent le voir ». Une façon pour la jeune femme d’affirmer haut et fort qu’on peut réussir sans pour autant se dévêtir.
Laure Gamaury
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