Dur dur pour Mitt Romney. Après avoir vu ses propos sur les 47% d’« assistés » américains qui ne paient pas d'impôts diffusés, il a dû faire face cette semaine à la publication d’une vidéo dans laquelle on l’entend affirmer que les Palestiniens « ne s'intéressent absolument pas à la paix » avec Israël et dans laquelle il ironise : « Si j’étais né de parents mexicains, j’aurais eu plus de chances de gagner ». Après ces nombreuses gaffes rendues publiques, le candidat républicain à la Maison Blanche voit sa campagne s’embourber.
A cinquante jours de l’échéance présidentielle, Mitt Romney tente de reprendre la main sur sa campagne en publiant une tribune dans USA Today, dans laquelle il tente de justifier ses propos en s’en prenant à la culture de « dépendance » défendue selon lui par Barack Obama. « Mon projet pour l'économie américaine encouragera les investissements privés et les libertés individuelles, au lieu de créer un réseau de dépendance, j'appliquerai des politiques qui feront croître notre économie et sortir des Américains de la pauvreté », explique-t-il. « Sous la présidence Obama, nous connaissons une économie stagnante, qui favorise la dépendance à l’Etat », a-t-il accusé, rappelant que le taux de chômage dépasse les 8% depuis plus de 43 mois d’affilé et que près d’un Américain sur six vit dans la pauvreté.
Dans une interview à la chaîne Univision à Miami et lors d'une réunion de donateurs à Atlanta, Mitt Romney a également tenté de replacer le débat sur le terrain où il se juge le plus à son avantage : la lutte contre la crise économique. « La question est de savoir qui peut aider les pauvres et les classes moyennes. Je le peux, il [Barack Obama] ne le peut pas et il l'a prouvé au cours de ces quatre années », a-t-il lancé, contrattaquant son adversaire démocrate. Tentant de rebondir sur ses propos dénonçant les 47% d’Américains à la mentalité de « victime », il a par ailleurs assuré : « Je me préoccupe des 100% ».
Reste que ses nombreuses bourdes ont passablement plombé sa campagne. Alors que les derniers sondages montrent que Barack Obama reprend la main (48% contre 46% selon un sondage USA Today/Gallup), même les républicains commencent à craindre que leur candidat ne compromette leurs chances de gagner le 6 novembre prochain. « Il y a un sentiment large et croissant, parmi les républicains, que la chose échappe à Romney », écrit ainsi sur son blog la journaliste du Wall Street Journal Peggy Noonan. « Il est temps d'admettre que l'équipe de campagne de Romney est incompétente ».
Crédit photo : AFP/ Archives
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