Violences, mutilations et emprisonnement, ce sont les risques encourus au quotidien par les femmes vivant dans la région du nord Mali depuis quelques jours. Les groupes islamistes Ansar Dine et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, avec l’aide d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) mènent une véritable chasse aux femmes non voilées. Si elles ne sont pas habillées du « toungou », tissu traditionnel du Sahel long de douze mètres et d’un voile foncé, elles se verront couper les oreilles. Même chose si elles circulent après 23h dans la rue, elles sont alors frappées à coups de bâton, incarcérées et contraintes de payer une amende.
Un habitant du quartier Bellah Farandi à Tombouctou explique au micro de France Inter : « Depuis mercredi soir, ils [les islamistes] rendent visite à des imams pour leur dire que, désormais, toutes les filles doivent s'habiller décemment ». Les imams sont aussi informés de la création de prisons pour femmes.
Amnesty International a dénoncé jeudi les violences infligées au Mali par les islamistes « au nom de leur interprétation de la charia » comme la lapidation des couples non mariés, l’amputation de présumés voleurs, et la flagellation des buveurs d’alcool ou des fumeurs. L'organisme souligne également les « parodies de procès » organisées pour juger ces crimes.
Jeudi dernier, une femme vêtue d’un simple foulard sur les cheveux a dû accoucher sur le trottoir devant l’hôpital faute d'être autorisée à entrer, témoigne un habitant de Tombouctou.
Nicolas Pasquier
Crédit Photo : iStockphoto
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