Chaque jour au Maroc, entre 600 et 800 femmes pratiqueraient des avortements illégaux. Mais seules 200 d’entre elles le feraient dans de bonnes conditions, et 78 en mourraient chaque année. C’est pour leur offrir de meilleures conditions sanitaires que le bateau de l’ONG Women On Waves a mis le cap sur ce pays. A son bord, deux médecins devraient pratiquer des avortements médicaux légaux en vertu du droit néerlandais, en naviguant dans les eaux internationales.
Pour Rebecca Gomperts, gynécologue et fondatrice de Women On Waves, qui précise que son organisation répond à l'invitation du collectif marocain Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (Mali), il ne s’agit pas de provoquer le Maroc : « C’est de la santé des femmes dont il s’agit. Ça n’a rien à voir avec la religion ». Une initiative qui intervient alors que la légalisation de l’avortement dans certaines circonstances fait débat entre laïcs et conservateurs. La dépénalisation totale n’est quant à elle pas encore à l’ordre du jour.
Mercredi, les organisateurs devraient révéler la date et le lieu d’arrivée du bateau ainsi qu’« une ligne téléphonique pour recevoir les demandes d’arrêt volontaire de grossesse des femmes », a annoncé Ibtissam Lachgar, la coordinatrice de l'action, qui écarte par ailleurs toute mesure d’interdiction des autorités marocaines : « Il n’y aura pas de report de l’opération », a-t-elle affirmé. L’association Women On Waves, créée en 1999, a mené ces dernières années des actions similaires au large de l'Irlande, de la Pologne, du Portugal et de l'Espagne, provoquant à chaque fois des protestations de groupes opposés à l'avortement. Au Maroc, l’IVG est passible d'une peine d'un an à cinq ans d'emprisonnement et d'une amende.
Crédit photo : womenonwaves.org
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