A quelques semaines de l’échéance présidentielle, les deux candidats américains se livrent une bataille sans merci dans la course à la Maison Blanche. Au cœur de cette confrontation, les femmes, qui représentent plus de la moitié de l’électorat américain. En effet, selon le Center for American Women and Politics de Rutgers University, le nombre d’électrices a, depuis 2008, dépassé de 10 millions celui d'électeurs.
Les candidats ne s’y sont pas trompés, et chacun a affûté ses arguments afin de les séduire. Et pourtant, les Américaines ne votent pas forcément très différemment des hommes. Si elles sont traditionnellement plus démocrates, une étude réalisée par la Kaiser Family Foundation estime que seulement 1% des femmes interrogées déclarent que les sujets de la contraception et de l’avortement figurent parmi leurs préoccupations principales. Et elles sont loin de constituer un bloc monolithique d’électrices, se révélant tout aussi divisées sur certains sujets que l’ensemble de la population : un sondage de l'institut Gallup pour le quotidien USA Today montre ainsi que 49% des femmes sont pour l’avortement et 45% sont contre.
Reste que Barack Obama a bien retenu la leçon : plébiscité par les femmes en 2008, le candidat démocrate a depuis longtemps compris le poids que pouvaient avoir les électrices dans sa réélection et les cajole particulièrement depuis le début de sa campagne. Il ne cesse par ailleurs de pointer du doigt à quel point le camp adverse méprise les questions liées aux femmes et de dénoncer la guerre ouverte que mènent les républicains contre les droits des femmes. Le travail du président sortant a été facilité à ce niveau par les sorties effectuées régulièrement par les communicants républicains. Ainsi, lors d’interview de la chaîne de télévision locale KTVI TV sur les questions éthiques, un représentant de ce parti au Congrès, Todd Akin, expliquait sans sourciller qu’en cas de viol, « l'organisme de la femme dispose de moyens pour essayer d'enrayer (une) grossesse », insinuant qu’une femme vraiment violée ne pouvait tomber enceinte. Tollé général, les démocrates s’emparent du scandale et les excuses de l’équipe Romney ne suffisent pas à faire oublier l’erreur. Quant au candidat à la vice-présidence, Paul Ryan, il déclare sur CBS que le viol est un « sujet mineur » que les démocrates montent en épingle pour détourner l'attention des vrais sujets.
Pendant ce temps-là, Obama continue son opération séduction, s’adressant particulièrement aux femmes des classes moyennes, et n’hésitant pas à user de son atout charme majeur sur ce terrain : Michelle Obama , qui en tant que « Mom in Chief », bénéficie d’une cote de popularité exceptionnelle.
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