« Travail immédiat ! Cours de prostitution professionnelle. Un travail très rentable pour les deux sexes ». Depuis quelques semaines, les murs de la ville espagnole de Valence sont envahis d’affiches véhiculant ce message. Dans un pays où le chômage atteint 25% en moyenne, et 50% chez les femmes de moins de 25 ans, se prostituer serait-il devenu le dernier remède anticrise ?
L’annonce promet en tout cas une « insertion immédiate » avec « gains instantanés » à la clef. Pour 100 euros, à raison de 2 heures de formation par jour pendant une semaine, hommes et femmes reçoivent donc des cours théoriques et pratiques dispensés par des professionnels. Au programme : initiation au maniement des sex-toys, enseignement du Kamasutra et sensibilisation à la législation du métier. Seules conditions pour intégrer cette école pas comme les autres : « être majeure, avoir une bonne prestance et surtout ne pas être timide », précise l’affiche.
Le placardage de telles affiches serait bien sûr inimaginable en France. Mais en Espagne, si le proxénétisme et le trafic d’êtres humains sont bel et bien interdits, l’offre de services sexuels contre rémunération est autorisée, si elle est proposée librement. La plupart des prostituées espagnoles exercent ainsi dans les maisons closes ou les clubs qui parsèment le pays. Problème, sur les 200 000 à 400 000 personne exerçant cette activité dans le pays, 90% font en réalité l’objet de trafic sexuel. Une situation sur laquelle la justice préfère fermer les yeux, la législation à ce sujet étant bien trop floue.
Toutefois, depuis quelques mois, certaines municipalités tentent de combattre la prostitution, notamment en pénalisant les clients des « prostituées des rues ». En outre, en mai dernier, lors de la propagation des affiches, des associations féministes avaient déposé plainte et exigé leur retrait. Mais après une enquête concluant que les cours incriminés ne relevaient pas du proxénétisme, elles sont aussitôt réapparues.
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