Pour être soignée et échapper à une éventuelle nouvelle attaque des Talibans, Malala Yousafzai, 14 ans, blessée par balles à la tête et à l’épaule mardi dernier à Mingora, dans le nord-ouest du Pakistan, vient d’être transférée par avion médical en Grande-Bretagne, dans un lieu tenu secret. La toute jeune militante pour le droit à l’éducation des filles, cible du TTP (le mouvement des Talibans au Pakistan) qui a revendiqué l’attentat, est dans un état critique, même si elle aurait montré des « progrès réguliers et satisfaisants », d’après les médecins militaires qui l’ont soignée à Peshawar puis à Rawalpindi.
La jeune fille, décorée du Prix national pour la paix l’an dernier, dénonce depuis 2007 les violences commises par les Talibans rebelles à l’encontre des populations civiles pakistanaises. Les autorités du pays recherchent activement ses deux agresseurs et ont promis 100 000 dollars pour toute information sur l’affaire. Malala Yousafzai doit encore subir des tests et des examens pour savoir si elle gardera des séquelles de cette attaque, « barbare et lâche » selon le président américain Barack Obama, et devrait donc rester en Grande-Bretagne quelques mois.
« Le dégoût général qu'a inspiré cette attaque lâche et sa condamnation montrent bien que la population pakistanaise ne perdra pas son combat contre les terroristes » : William Hague, le ministre britannique des Affaires étrangères, confirme le « sentiment anti-Talibans » qui s’est répandu à travers le pays après l’agression. En marque de soutien à Malala Yousafzai, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Karachi, tandis que des prières spéciales ont été orchestrées dans les mosquées et les écoles au Pakistan ainsi qu’en Afghanistan.
Crédit photo : nytimes.com
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